Nantes est à ce jour la seule ville française à avoir été élue Capitale verte de l’Europe. C’était en 2013, faisant de la cité des ducs de Bretagne la 4ème capitale verte européenne après Stockholm, Hambourg et Vitoria-Gasteiz.
Un prix obtenu grâce à une gestion des espaces naturels sur le territoire, au développement des transports en commun et des énergies renouvelables. Mais aussi grâce à un tissu économique et social dynamique sur les sujets liés à l’économie sociale et solidaire.
Nantes, un territoire qui respire le vert et le bleu
Le prix de Capitale verte européenne est amplement mérité au regard de la proportion d’espaces verts sur le territoire de la Métropole Nantaise. 100% de la population vit à moins de 300 mètres d’un espace vert. 13% du territoire est reconnu zone Natura 2000. La part d’espace vert par habitant est de 57m2 (contre 28m2 à Copenhague, et 20m2 à Vitoria-Gasteiz, par exemple). 9% de la surface de la métropole est boisée grâce à une offre de 100 parcs et jardins publics. Un chiffre qui a d’ailleurs augmenté depuis avec notamment l’ouverture du « jardin extraordinaire » en 2019.
De plus, même si Nantes, 6ème ville française, voit sa population croître à un rythme soutenu, les efforts de la métropole pour limiter l’étalement urbain sont à souligner. C’est en partie du à la capacité de la ville à construire un nouveau centre grâce au réaménagement des 337 hectares de l’Ile de Nantes sur d’anciens chantiers navals abandonnés depuis les années 1970. En parallèle, sur les 52 000 hectares de l’agglomération, 31 400 hectares sont réservés aux espaces agricoles et naturels afin de développer une agriculture périurbaine autour de la métropole.
Enfin, Nantes est également une ville « bleue » pour les 250 kilomètres de cours d’eau qui la traversent et lui valent le surnom de « Venise de l’Ouest » (bien que ce soit moins le cas depuis les comblements de la Loire et de l’Erdre dans les années 1930 et 1940). Une grande partie des berges de Loire ont été préservées pour accueillir des sanctuaires de biodiversité et/ou aménagées de manière durable.
Mobilité durable et énergies renouvelables
Autre sujet sur lequel la ville de Nantes se distingue, c’est pour son réseau de transports en commun. En particulier le tramway. À titre d’exemple, la ligne 1 du tram’ Nantais, avec plus 120 000 usagers quotidiens, est la 3ème ligne la plus fréquentée de France. Les Nantais réalisent en moyenne 209 trajets/an/habitants en transports en commun, contre 169 pour la moyenne nationale. Par ailleurs, la création du busway (des bus bi-articulés qui réalisent de grands trajets sur des voies réservées et devenus depuis des e-busway électriques) et des lignes de « tram-train » renforcent l’offre en place.
Nantes fait également partie des villes françaises les plus avancées en matière de vélo. Dans le palmarès des villes cyclables 2018, les usagers de la Fédération des usagers de la bicyclette plaçaient Nantes en seconde position des villes françaises les plus favorables aux cyclistes, juste derrière Strasbourg. La ville compte en effet plus de 470km de pistes cyclables et une offre de vélo en libre-service. Par ailleurs, Nantes se distingue aussi avec des navibus qui permettent de traverser l’Erdre ou la Loire. Enfin, la ville mise également beaucoup (et particulièrement ces dernières années) sur le covoiturage pour réduire l’usage de la voiture individuelle.
D’autre part, le titre de Capitale Verte Européenne a également été attribué à Nantes pour ses ambitions en matière d’énergies, valorisé par l’obtention puis le renouvellement (en 2016) du label européen d’excellence Cit’ergie. Outre la mise en place de réseaux de chaleurs, la ville possède aussi des projets pilotes en matière d’énergie photovoltaïque, à l’image des 1450 m2 de panneaux photovoltaïques installés en 2009 sur le toit du centre commercial de Beaulieu. Ou encore du stade couvert d’athlétisme Pierre Quinon, inauguré en 2013, devenu à l’époque avec ses 2300 panneaux solaires fabriqués localement, la plus grande surface photovoltaïque urbaine en France. Aujourd’hui encore, la ville est une vitrine française en matière de développement des énergies renouvelables, via des initiatives comme celle de la start up Lhyfe (développement de l’hydrogène) ou par le programme régional SMILE Smart-grids.
L’ambition de la ville de Nantes, au travers de son Plan climat, vise à diminuer de 50 % d’ici 2030 les émissions de CO₂ par habitant.
Un tissu économique impliqué dans le développement durable
Le titre de capitale verte de l’Europe décroché en 2013 par la ville de Nantes est aussi étroitement lié au développement de l’Économie Sociale et Solidaire sur son territoire. À l’époque, ce secteur représente 36 400 emplois, soit 16% des emplois du secteur privé sur le territoire. Un dynamisme porté par le pôle des Ecossolies, mais aussi par un ensemble d’acteurs à l’image d’Atlanpole et de son Eco Innovation Factory, un incubateur pour le développement de la Greentech.
Autre exemple du dynamisme économique Nantais en matière de développement durable, 22 % des hôtels de la ville sont éco-labellisés, ce qui en fait la première ville française en matière d’éco-labellisation du parc hôtelier. L’entreprise locale Betterfly Tourism, a d’ailleurs travaillé avec l’ADEME pour créer un référentiel national sur ce sujet. Enfin, on peut citer également le dynamisme de l’Association des Dirigeants Responsables de l’Ouest, qui regroupe une centaine d’entreprises comptant près de 60 000 emplois sur le territoire, s’étant engagés à réduire de 50% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Demain, l’exemple de Nantes sera peut-être suivi par Dijon (très impliquée dans des projets de smart city et d’alimentation durable), Grenoble ou encore Lyon (élue récemment capitale française de la biodiversité) qui sont toutes trois candidates pour devenir Capitale verte de l’Europe 2022.