Le sujet du stationnement est une des clés pour répondre aux enjeux de mobilité des villes. Pour la première fois depuis des décénnies, la tendance n’est plus à la voiture individuelle. La priorité est maintenant donnée aux transports en commun et aux mobilités actives. Dans ce cadre, de nombreux exemples de villes « durables » – à l’image de Oslo ou de Pontevedra – dépossèdent petit à petit les voitures de l’espace qui leur était donné. Aussi, ces villes suppriment notamment les places de stationnement de la voirie afin de les remplacer par des pistes cyclables, des trottoirs plus large, des bandes végétalisées où des voies de bus.
Dès lors, où allons-nous pouvoir garer nos voitures dans les années à venir ? C’est l’une des questions majeures du développement des villes durables. Elles ont l’obligation de repenser l’offre de stationnement afin de le rendre à la fois accessible pour les usagers tout en l’intégrant dans une politique environnementale.
Dans ce cadre, le développement de la technologie permet aujourd’hui de repenser de nouvelles façons de rendre le parking intelligent. Et puisque les places de stationnement ont vocation à disparaître, encourager le stationnement souterrain au profit de la reconquête de l’espace public et du développement des mobilités propres semble une des meilleures pistes à explorer. C’est aujourd’hui le pari de nombreuses start up qui réinventent nos manières de se garer.
La recherche de stationnement est un vecteur de pollution
En France, on estime que 10% de la circulation urbaine est engendrée par des véhicules en recherche de stationnement. À l’échelle individuelle, cela représenterait environ 30 minutes par semaine et par conducteur. Et selon une étude générale du Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU), ce serait 60% de la pollution urbaine qui proviendrait de la circulation liée au stationnement. Ainsi non-seulement le stationnement pose un problème de congestion des villes, ce qui en dégrade la qualité de vie, mais elle renforce la mauvaise qualité de l’air.
Grâce aux nouvelles technologies il est possible de réorganiser l’offre de stationnement, et notamment l’offre de stationnement souterrain afin de la rendre plus accessible. Pour répondre à cet enjeu, de nombreuses startup travaillent sur le sujet. C’est par exemple le cas de ParkingMap, une entreprise française qui peut avertir en temps réel des places disponibles à un endroit grâce à un réseau de capteurs connectés placés sur le mobilier urbain. D’autres entreprises proposent des solutions similaires. La startup Suédoise EasyPark propose par exemple une solution prédictive qui permet de guider l’automobiliste vers une place de stationnement disponible. Il suffit d’entrer dans l’application sa destination et de se diriger ensuite vers les places libres qui sont proposées.
Ces solutions permettent de faciliter la recherche des places de parking et donc de fluidifier le trafic. Cela fait gagner du temps et réduit la circulation. On peut donc espérer que cela finisse par réduire un peu la pollution dans les villes. Mais pour que ces applications fonctionnent, encore faut-il que des parkings soient accessibles. C’est là qu’un nouveau marché est entrain d’éclore afin d’occuper les parkings privés et souterrains.
Le parking souterrain, une alternative pour les villes durables
Il y aurait en France sept millions de places libres dans les parkings privés appartenant à des particuliers, des entreprises, des hôtels ou encore des bailleurs sociaux. Ce sont désormais ces espaces qui nous intéressent à l’heure où le stationnement sur la voirie va certainement disparaitre. C’est là où des entreprises comme Zenpark et Yespark ont toute leur légitimité. Cette dernière se positionne d’ailleurs clairement sur le créneau des parking souterrains. Puisque la surface est redonnée aux piétons et cyclistes, alors investissons le sous-sol !
Créée en 2014 par Thibaut Chary et Charles Pfister, Yespark est devenue au fil du temps le spécialiste de la location longue durée de places de parking. Récemment, elle annonçait d’ailleurs avoir atteint la barre symbolique des 30 000 places disponibles dans son parc. La startup se positionne comme un partenaire des collectivités locales en transition, mais aussi des bailleurs sociaux. Son objectif est de faire en sorte que la suppression des places en voirie sur les prochaines années se fasse en douceur pour les automobilistes. Pour cela, elle leur trouve une place de parking attitrée, proche de chez eux.
« Il y a de multiples bénéfices à passer en souterrain : voitures plus sécurisées, moins de pollution visuelle et plus d’aménagements de l’espace public envisageables pour ne citer que les plus évidents » précisent les fondateurs de l’entreprise. À l’avenir, il semble certain que la bataille du stationnement soit un des points central des transitions urbaines. Une tendance qui va obliger à réinventer un urbanisme centré sur l’intermodalité.