Le marché du simili carné attire les investisseurs. En France, les levées de fonds des acteurs qui proposent des alternatives à la consommation de viande ne cessent de se multiplier. C’est un marché encore jeune sur lequel les places sont chères. HappyVore, lancé en 2019, propose aujourd’hui des alternatives végétales à la viande et au poisson, surfant notamment sur une levée de fonds de 35M€ bouclée en 2022.

Aujourd’hui, c’est la startup Umiami, lancée en 2020, qui a annoncé mardi avoir levé 32,5 millions d’euros auprès de Bpifrance, via ses fonds Sociétés de projets industriels (SPI) et French Tech Seed, ainsi que d’autres investisseurs dont Astanor Ventures, Redalpine, Newfund et VERSO Capital. Ce second tour de table – après une levée de fonds de 2,5M€ effectuée en avril 2021, devrait permettre à l’entreprise de développer son usine en Alsace, et de s’étendre en Europe et aux États-Unis.

La startup cofondée par Tristan Maurel et Martin Habfast a créé un procédé permettant de transformer une pâte ressemblant à de la pâte à crêpes en un produit s’apparentant, par sa texture fibreuse et son goût, à un filet de poulet. Leur produit phare se compose de protéines de soja, d’eau, de sel, d’acide citrique, d’arômes naturels, de levure et d’huile, soit un nombre limité d’ingrédients par rapport à de nombreux substituts végétaux à la viande.

Une ambition sur le marché américain

Après avoir démarré dans un centre de recherche et développement en Île-de-France, ils ont racheté fin 2022 un ancien site de la marque Knorr à Duppigheim (Bas-Rhin), fermé en 2021, pour produire plus et commercialiser à plus grande échelle en Europe. Une première ligne de production, d’une capacité de 7500 tonnes par an, doit y démarrer d’ici la fin de l’année.

La jeune entreprise se fixe comme objectif d’employer jusqu’à 200 personnes. L’entreprise se lance en parallèle aux États-Unis, « un marché énorme pour les blancs de poulet, un créneau où il n’y a quasiment pas d’alternatives végétales » précise Tristan Maurel, CEO de la startup.

La prise de conscience de l’importance de l’alimentation sur l’empreinte carbone individuelle est de plus en plus marquée en France : 55% des citoyens sont aujourd’hui conscients que leur consommation alimentaire a un impact sur l’environnement. C’est évidemment la consommation de viande, et notamment de boeuf et d’agneau, ainsi que le fromage, qui représente la plus forte part de l’empreinte carbone de notre alimentation. Le marché des substituts à la viande pourrait permettre de résoudre une partie de ce problème. En 2040, 60% de la viande que nous mangerons devrait ainsi être artificielle ou végétale. C’est en tout cas la conclusion d’une étude réalisée par le cabinet de conseil américain AT Kearney.

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