La loi Garot de 2016 a marqué une étape cruciale dans la lutte contre le gaspillage alimentaire en interdisant la destruction de denrées consommables par les grandes et moyennes surfaces (GMS) et en encourageant les partenariats avec les associations d’aide alimentaire pour valoriser leurs invendus.
Cependant, étude récente de l’ADEME souligne trois problématiques persistantes sur cette problématique, soulignant notamment que les volumes d’invendus qui va aux associations n’augmente pas de manière significative et, par ailleurs, que trop d’aliments invendus ne sont pas exploitables par les associations et sont donc encore jetéees.
En effet, pour répondre au défi du gaspillage alimentaire, les grandes surfaces se sont équipées de solutions de gestion optimisée des stocks et de rayons anti-gaspi. Cela leur permet d’abord d’améliorer leurs ventes, mais aussi de réduire le volume de denrées alimentaires invendues. En parallèle, ces améliorations chez les distributeurs a conduit à une réduction significative des quantités de denrées alimentaires destinées aux dons.
Par ailleurs, l’Ademe estime qu’environ 16% des denrées collectées par les associations sont encore jetées, car inutilisables. Cela représente chaque année 38 000 tonnes de produits alimentaires gaspillés. Les deux tiers sont attribués à des problèmes de qualité, tels que des produits abîmés ou des dates limites de consommation trop courtes.
Coopération locale et soutien des territoires
Dans ce contexte, l’ADEME préconise un renforcement des contrôles à effectuer sur la qualité des dons afin de garantir que les denrées restantes soient données dans des conditions optimales. Pour l’agence, une application rigoureuse de la législation existante, déjà complète en termes de modalités et de critères de qualité, renforcerait la confiance des associations dans les dons reçus.
Une deuxième piste suggérée par l’ADEME pour améliorer le don alimentaire est la coopération à l’échelle locale. C’est-à-dire travailler de manière concertée entre associations pour mutualiser les efforts, partager les moyens logistiques, répartir les jours de ramasse et gérer les produits en trop grande quantité de manière collaborative.
Enfin, l’ADEME met en avant l’importance d’un soutien clé des territoires. La coordination par des tiers tels que les CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) ou les PAT (Projets Alimentaires Territoriaux) offrirait une solution efficace pour mieux articuler les contraintes des donateurs et les besoins des associations. Cette approche permettrait d’offrir des temps d’échange commun, de proposer des espaces mutualisés, et de créer des liens avec des conserveries.