Le principe de l’agriculture de précision « est d’utiliser les nouvelles technologies pour augmenter les rendements d’une parcelle, optimiser le travail des agriculteurs et réduire la consommation d’énergie, d’eau et d’intrants ». Une logique qui s’appuie donc sur l’innovation technologique pour aider les exploitants agricoles à opérer leur transition vers des pratiques durables.

Aujourd’hui, de nombreuses solutions – intelligence artificielle, stations météo connectées, captation et traitement de données en temps réel – favorisent la pérennité des pratiques agricoles tout en diminuant l’impact environnemental de ces dernières. En vogue dans ce secteur, le recours au traitement d’images satellites combine de nombreux intérêts permettant d’optimiser la fertilisation des cultures, leur irrigation, ou d’anticiper les aléas climatiques et de mieux protéger les cultures.

Et c’est justement dans ce domaine, après plus de 20 ans de carrière de le secteur spatial, notamment chez Airbus, que Marc Tondriaux et David Hello ont co-fondé TerraNIS : une entreprise spécialisée en télédétection qui se positionne comme un outil d’aide à la décision pour divers acteurs du monde agricole mais aussi pour ceux en charge de la gestion des territoires.

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Un outil d’aide à la décision pour l’agriculture

Co-fondée en mars 2014, TerraNIS développe donc des solutions basées sur l’imagerie satellitaire et le traitement d’images pour trois domaines d’activités spécifiques : l’agriculture, la viticulture ainsi que la gestion des territoires. Elle s’inscrit ainsi dans une mouvance dans laquelle on retrouve de plus en plus d’acteurs, à l’image des startups Kermap et Deep Planet.

Le concept de la startup repose ainsi sur le croisement de données entre ce que David Hello nomme « leur matière première », soit l’extraction des informations de leurs images satellites, et celles provenant d’autres ressources. La startup se base par exemple sur des algorithmes développés par le Cerema pour calculer les îlots de chaleur urbain, où encore sur des compétences développées chez Airbus.

« Ce que l’on souhaite, c’est contribuer à une agriculture et une viticulture plus raisonnées, mais aussi à une gestion des territoires plus respectueuse de l’environnement et de ses habitants » précise l’entrepreneur. L’entreprise propose par exemple un service baptisé Greencity, qui permet de « fournir à des décideurs locaux un certain nombre d’informations croisées sur tout ce qui concerne le patrimoine végétal urbain et périurbain de manière à leur apporter des indicateurs sur des thématiques du type îlots de chaleur urbain, biodiversité à l’échelle urbaine ou bien-être des habitants ».

Pour l’agriculture ou la viticulture, l’entreprise propose des outils d’aide à la décision qui, en se basant sur les observations satellites, permettent d’optimiser l’irrigation, de détecter des anomalies dans les parcelles ou encore de suivre le développement des cultures. L’entreprise revendique aujourd’hui près de 200 clients et 500 000 hectares monitorés par ses produits.

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Un partenariat stratégique en vue d’une fusion

Les principaux clients de l’entreprise sont donc des coopératives ou des exploitations agricoles, ainsi que des collectivités locales. Présente en France, TerraNIS possède également une filiale au Chili depuis 2 ans afin d’accompagner l’essor de la filière viticole chilienne ainsi qu’une entité en Espagne. Un développement international que l’entreprise souhaite poursuivre, notamment en Afrique du Sud, ou encore d’autres pays du contour méditerranéen.

Assumant leur « forte fibre partenariale », TerraNIS a récemment annoncé un projet de partenariat stratégique devant mener à une fusion avec deux autres sociétés : WeatherForce, spécialisée dans la co-création de solutions météo-intelligentes, et CAP 2020, axée sur l’agroclimatologie. L’association de ces trois entreprises devrait constituer un atout technologique et permettre de s’ouvrir à d’autres marchés en combinant imagerie satellitaire, objets connectés, données agronomiques et intelligence météorologique.

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