Co-fondée par Rachel Delacour, Nicolas Raspal, Yannick Chaze et Raphaël Gueller, Sweep fait partie de ces startups françaises qui aident les entreprises à piloter leur stratégie climatique et atteindre leurs objectifs de décarbonation. L’outil SaaS développé par la startup permet ainsi de calculer les émissions carbone de tous les pôles d’activité d’une entreprise. Derrière, elle leur propose des plans d’actions afin de les réduire et s’est également dotée d’une sorte de marketplace de solutions pour aider ses clients à trouver des partenaires pour atteindre leurs objectifs RSE.
Certifiée B Corp, Sweep s’est fait une place rapidement sur ce marché concurrentiel et s’est notamment fait connaître en recrutant l’ancien ministre Julien Denormandie ainsi qu’en opérant successivement deux levées de fonds en 2021 et 2022 pour un montant global de 100M€. Elle étend aujourd’hui son action avec le lancement d’un nouvel outil, baptisé « Sweep for Supply Chain » dont l’objectif est d’aider les entreprises à piloter la décarbonation et la résilience de leurs chaînes d’approvisionnement.
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Le scope 3 : un enjeu de taille pour les entreprises
Le lancement de ce nouvel outil est concomitant avec l’évolution de la législation sur le bilan carbone des entreprises. Ainsi, toutes les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés ainsi que les personnes morales de droit public de plus de 250 salariés et les collectivités de plus de 50 000 habitants ont l’obligation de réaliser tous les 3 ans un bilans d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) qui, jusqu’ici, était basé uniquement sur les Scope 1 et 2 des émissions d’une entreprise, c’est-à-dire leurs émissions directes.
Mais depuis le 01er janvier 2023, le scope 3 – qui comprend les émissions indirectes autres que l’énergie – devra également être pris en compte dans ce bilan. Un enjeu de taille pour les entreprises puisque cela les oblige à collaborer étroitement avec l’ensemble de leurs fournisseurs afin d’obtenir une vision claire de leurs émissions indirectes, et ainsi anticiper les risques et les opportunités liés à leurs chaînes d’approvisionnement.
C’est donc pour répondre à cet enjeu que Sweep lance son outil dédié à la décarbonation de la supply-chain, en proposant une approche collaborative de la collecte des données carbone. « Grâce à cette solution technologique, les équipes chargées des achats et du développement durable au sein des entreprises peuvent désormais se connecter directement à leurs fournisseurs pour collecter, calculer, et suivre les émissions individuelles et collectives en temps réel et sur n’importe quelle période de temps » précise la startup dans un communiqué.
« Avoir une compréhension claire des émissions de sa chaîne d’approvisionnement est un impératif pour les entreprises. Ces données peuvent les aider à prendre des décisions éclairées pour le climat et dans le choix de leurs partenaires » commente Rachel Delacour, co-fondatrice de Sweep.
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En 2023, les obligations climatiques se renforcent pour les entreprises
Ce développement de la plateforme autour de la supply-chain est le premier d’une tendance qui devrait se poursuivre tout au long de l’année 2023 et qui va pousser les acteurs de la décarbonation et du conseil aux entreprises à densifier leurs offres pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs RSE. D’autant qu’en 2023, les obligations climatiques se renforcent pour les acteurs privés comme pour les collectivités.
L’entrée en vigueur de la nouvelle directive relative au reporting extra-financier (CSRD) qui renforce les obligations des entreprises en matière de publication de reporting climatique. Les entreprises n’auront d’autre choix que de se conformer aux réglementations climatiques en 2023 (cadre TCFD, SFDR et taxonomie de l’UE). Cela pourrait devenir un avantage concurrentiel pour les entreprises françaises qui seront préparées à faire face aux réglementations climatiques étrangères et à anticiper les risques et opportunités climatiques.
D’une manière plus globale, la donnée carbone devient petit-à-petit un enjeu pour les entreprises et la capacité à rendre compte de ses émissions carbone deviendra bientôt la seule voie possible vers la pérennité et la prospérité des entreprises. Ainsi, celles qui seront dotées d’une solide stratégie de décarbonation seront plus résistantes aux taxes carbones qui seront mises en place aux frontières et aux réglementations relatives à la divulgation des données climatiques qui se multiplient à l’échelle mondiale. Elles gagneront également en crédibilité climatique, notamment lorsqu’elles seront confrontées à la pression grandissante des employés, des investisseurs et des clients.