Barbara Pompili et Bruno Le Maire ont dévoilé ce mardi 08 septembre les contours de la Stratégie Nationale pour le développement de l’Hydrogène décarboné en France. Ces annonces concernent la mobilisation de 7 milliards d’euros – dont 2 milliards dès le Plan de relance. Cette stratégie Nationale vise 3 objectifs :

  • Construire une filière industrielle qui puisse contribuer à générer entre 50 000 et 150 000 emplois sur le territoire,
  • Développer les mobilités propres et décarboner une partie de nos activités industrielles,
  • Soutenir la R&D autour des usages que permettent l’Hydrogène, en particulier pour la réussite de la transition énergétique.

Ce plan de 7 milliards d’euros, qui fait suite à l’annonce de 9 milliards d’euros d’investissements par l’Allemagne à la fin du printemps, s’inscrit dans un projet Européen plus large. Le 08 juillet 2020, la Commission européenne a créé la Clean Hydrogen Alliance. Son rôle sera d’organiser et coordonner les travaux collectifs des Etats membres et des différents industriels sur cette thématique.

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Développer le nombre d’électrolyseurs sur le territoire

Pour atteindre ces objectifs, le plan dévoilé par Bruno Le Maire et Barbara Pompili vise notamment à développer massivement le nombre d’électrolyseurs sur le territoire pour atteindre une production d’hydrogène décarboné de 6,5 GW d’ici 2030.

L’enjeu poursuivi est de soutenir le développement et le passage à l’échelle d’une filière française de l’électrolyse afin de rendre l’hydrogène vert compétitif sur le marché. Aujourd’hui, l’hydrogène obtenu par électrolyse coûte entre 4€ et 6€ par kilo contre des prix situés entre 1,5€ et 3,5€ pour l’hydrogène gris.

C’est une nécessité en matière de souveraineté et de débouchés économiques à l’export. Mais l’objectif principal poursuivi par cette démarche consiste notamment à décarboner nos activités industrielles en remplaçant l’hydrogène gris utilisé dans la chimie, les activités de raffinage et certains domaines dans l’agroalimentaire. La fabrication d’un kilo d’hydrogène gris implique en effet le rejet en parallèle de 10 kilos de CO2 dans l’atmosphère.

Pour fabriquer de l’hydrogène vert, ainsi que le proposent des acteurs comme Lhyfe ou Hynamics, l’électrolyse de l’eau via des énergies renouvelables (ou à minima bas-carbone) repose donc sur notre capacité à industrialiser la conception d’électrolyseurs.

hydrogène


Décarboner le secteur de la mobilité

Cet hydrogène vert ou bas-carbone fabriqué doit ensuite permettre de développer une offre de mobilité lourde à l’hydrogène, notamment pour les gros utilitaires, les bennes à ordures, les poids lourds ou encore les trains régionaux et inter-régionaux.

L’hydrogène vert ou bas-carbone est en effet plus adapté que les batteries lithium-ion en matière d’autonomie et de puissance pour remplacer la propulsion thermique sur ce type de véhicules. La Stratégie Nationale pour l’hydrogène prévoit également d’accélérer le déploiement des mobilités professionnelles à l’hydrogène en faisant émerger des partenariats forts entre collectivités et industriels.  

À terme, l’hydrogène pourrait également servir pour des secteurs comme l’aéronautique et le transport maritime. Il existe déjà des démonstrateurs sur ces sujets, à l’image d’une navette fluviale à l’hydrogène mise en service l’année dernière par Nantes Métropole.


Développer la recherche et l’innovation

Soutenir la recherche et l’innovation autour des enjeux liés à l’hydrogène est le troisième axe de cette Stratégie Nationale.

Il s’agit notamment d’étudier les possibilités de l’Hydrogène en matière de transition énergétique. Il s’agit en effet d’un vecteur énergétique et d’un moyen de stockage qui pourrait palier à l’intermittence des énergies renouvelables. Pour cela, un programme prioritaire de recherche (PPR) « Applications de l’hydrogène » opéré par l’ANR sera par exemple doté de 65 millions d’euros.

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