L’Union Européenne doit accélérer massivement le déploiement des éoliennes en mer si elle souhaite atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée pour 2030. C’est en tout cas le constat de la Commission européenne, qui prévoit de simplifier les procédures d’autorisation et les appels d’offres pour faciliter cette expansion.

Pour tenir ses objectifs, l’UE doit en effet multiplier son rythme de déploiement d’éoliennes offshore, ce qui ne sera pas un chantier facile. À fin 2022, les Vingt-Sept pays de l’UE totalisaient environ 16,3 GW de capacités d’éolien offshore. Un maigre bilan alors que l’objectif est d’atteindre collectivement 111 GW d’ici 2030.

Pour tenir cet objectif, il faudra donc installer presque 12 GW par an, soit dix fois plus que les 1,2 GW installés l’an dernier. Cet objectif ambitieux permettra à l’UE d’atteindre 42,5% de renouvelables dans sa consommation énergétique. Mais pour cela, la capacité éolienne totale installée sur mer et sur terre doit passer de 204 GW à plus de 500 GW.


Un défi considérable pour la filière

Multiplier par dix le rythme de déploiement des éoliennes en mer ne sera cependant pas une tâche facile. Le secteur fait face à de nombreux défis ces dernières années : l’envolée des taux d’intérêt complique le financement des projets ; l’inflation des matières premières se répercute sur les coûts et l’UE manque encore de souveraineté sur la fabrication des composants-clés comme les nacelles, les câbles ou les turbines.

Au mois de septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait promis « un train de mesures » pour soutenir la filière. Le plan d’action présenté mardi par Bruxelles comprend ainsi une boîte à outils permettant d’alléger les procédures administratives « complexes », pour réduire les prix de production et accroître la compétitivité des industriels.

Côté financements, la Commission facilitera également l’accès au Fonds européen pour l’innovation, tandis que la Banque européenne d’investissement (BEI) apportera des garanties pour couvrir les banques privées accordant des prêts aux industriels. Enfin, l’exécutif européen assure « suivre de près les éventuelles pratiques commerciales déloyales qui profitent aux producteurs d’éoliennes de pays tiers ».

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