Aujourd’hui, le réchauffement climatique et le vieillissement de la population font du refroidissement des bâtiments un enjeu crucial. Les réseaux de froid constituent une solution écologique pour y répondre : ils permettent de rafraichir un ensemble de bâtiments avec des émissions de CO2 réduites et en évitant les phénomènes d’îlots de chaleur urbaine.

Constitués de canalisations souterraines qui permettent d’acheminer du froid vers un ensemble de bâtiments, ces réseaux alimentent majoritairement des bâtiments du secteur tertiaire (88%), en particulier les bureaux, les hôpitaux, les universités, les aéroports. Ils rafraichissent de manière plus marginale des bâtiments des secteurs résidentiel (0,3%) et industriel (12%).


Les réseaux de froid, comment ça marche ?

Les réseaux de froid comportent une centrale frigorifique, qui peut produire le froid selon deux technologies : soit par des groupes froid à compression électrique – c’est le cas le plus courant – soit par des groupes froid à absorption, utilisant une source chaude.

Ils sont également constitués d’une réserve de glace et d’eau glacée, qui permet de limiter l’usage de la centrale frigorifique pendant les heures de pointe ; ainsi que d’un réseau de distribution qui achemine l’eau glacée entre les sites de production et les bâtiments ; et enfin des sous-stations d’échange au pied des bâtiments, pour permettre le transfert de l’énergie du réseau de froid vers le circuit interne de chaque bâtiment.

En 2021, on comptabilise 1 445 bâtiments raccordés à l’un des 35 réseaux de froid français. Une tendance qui pourrait progresser dans les prochaines années. Selon les objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), les livraisons de froid par les réseaux doivent atteindre 3 TWh par an au terme des cinq prochaines années contre 0,78 TWh aujourd’hui.


Réseaux de froid : quels avantages ?

Les avantages des réseaux de froid sont nombreux. Ils permettent d’optimiser la production de froid grâce à des sources de froid naturelles et renouvelables. De fait, ils proposent de faibles émissions de gaz à effet de serre, grâce à la maîtrise des fluides frigorigènes : environ 11g de CO2/kWh livré.

En outre, ils permettent la réduction des effets d’îlots de chaleur urbains, auquel les réseaux de froid ne contribuent pas, contrairement aux climatisations individuelles. Ces réseaux offrent également des tarifs compétitifs, là où les climatiseurs individuels sont fortement consommateurs d’électricité, dont les prix sont en constante augmentation ces derniers mois.

Il s’agit d’un secteur en pleine croissance avec la mise en fonctionnement de réseaux innovants comme celui déployé par IDEX à Annecy (74), où l’eau du lac est utilisée pour refroidir les bâtiments grâce au “free-cooling”. Ce nouveau réseau permet d’assurer 100% des besoins en climatisation des bâtiments raccordés, estimés à 500 MWh par an. Le réseau de froid de Paris, Fraîcheur de Paris, premier réseau au niveau européen, utilise aussi le “free-cooling” avec l’eau de la Seine et distribue 370 GWh par an d’énergie frigorifique à 738 abonnés : hôtels, grands magasins, bureaux, musées de la capitale

Dans un contexte de réchauffement climatique et d’urbanisation croissante, les réseaux de froid sont amenés à se développer. La programmation pluriannuelle de l’énergie de 2020 fixe pour objectif un triplement des livraisons de froid par les réseaux à l’horizon 2028, par rapport à 2016.

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