Chaque année, ce sont plus d’1,5 millions de véhicules qui deviennent hors d’usage en France. Quelles solutions existent aujourd’hui pour gérer ces véhicules dans une logique circulaire ? Le recyclage des pièces pour reproduire de la matière première est une première idée, en sachant qu’un véhicule est composé à 75% de composants métalliques et à 12% de plastique (120kg en moyenne), ainsi que de verre, de matière textile et de caoutchouc. De fait, il est aujourd’hui possible de recycler jusqu’à 95% du poids d’un véhicule hors d’usage.

En complément du recyclage des matières premières d’un véhicule, la startup Reparcar s’est intéressé à un autre créneau : le réemploi des pièces détachées. L’entreprise propose ainsi une marketplace de pièces automobiles d’occasion.


Donner la priorité au réemploi des pièces automobiles

En 2016, Stéphane Brault-Scaillet fait face à une difficulté que beaucoup d’autres ont dû rencontrer. « J’avais besoin de changer les feux arrière de la voiture de mon père qui était vieille de 12 ans. Nous devions passer le contrôle technique et la valeur du véhicule ne méritait pas que nous dépensions énormément en pièces neuves. Donc je me suis mis en tête de chercher de la pièce d’occasion« . Une recherche restée sans succès car, entre les sites de petites annonces et la casse du coin, rien n’était disponible pour le véhicule de Stéphane.

C’est alors qu’il s’est associé avec son ami d’enfance, Alexandre Gauthier, pour lancer Reparcar en 2018. La startup est une marketplace pour les pièces automobiles d’occasion ou remanufacturées. Celle-ci est tout d’abord destinée aux particuliers. « Nous avons créé un algorithme qui permet de mettre en évidence la meilleure offre selon le meilleur vendeur, le meilleur état de pièce, le kilométrage le plus bas pour la pièce mécanique et le meilleur prix. Ce qui permet d’afficher ce qu’on appelle la ‘best offer’ en premier écran du site pour dire que cette pièce correspond au véhicule de l’utilisateur plutôt que d’être dans une exhaustivité de l’offre » précise l’entrepreneur.

Les professionnels aussi bénéficient d’un accès à la plateforme. Cela concerne particulièrement les garagistes qui ont maintenant l’obligation de proposer des pièces de récupération en même temps que les pièces neuves lors de réparations de véhicules. La marketplace a donc vocation à les diriger rapidement vers les meilleurs produits d’occasion. En parallèle, lorsqu’aucun élément n’est disponible nulle part pour un modèle de véhicule, les garagistes peuvent télécharger un « certificat de non-disponibilité » pour certifier de la recherche effectuée qui n’a mené à aucun résultat satisfaisant.


Une levée de fonds pour un développement en Europe

Aujourd’hui, plus de 200 000 visiteurs parcourent Reparcar chaque mois pour dénicher la pièce qu’il leur faut. La startup souhaite cependant accroitre son activité et vient de clore au mois de juin 2021 une levée de fonds auprès de ViaID et Bpifrance qui a permis à la startup de réunir 2M€. Ces fonds permettront ainsi de développer l’offre et de la déployer à l’échelle européenne. « L’enjeu est tout d’abord de soutenir la croissance en renforçant l’équipe ainsi que de continuer à accompagner aussi bien nos clients. Nous voulons aussi continuer le concept en Europe », ajoute Stéphane Brault-Scaillet avant de continuer sur les projets de développement qu’il envisage. « Nous aimerions apporter des outils à nos vendeurs pour qu’ils sachent ce qu’il faut déconstruire. Nous voudrions qu’ils soient plus informés sur l’opportunité de prolonger la vie de certaines pièces avant de les recycler. Pour ça il faut leur apporter des outils de business intelligence qui leur permettront d’anticiper la demande sur un certain nombre de véhicules qui peuvent être amenés à être détruis immédiatement« .

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