La France possède la deuxième surface maritime mondiale, soit 10,2 millions de kilomètres carrés de zone maritime et quatre façades maritimes en métropole, contre 11,3 millions pour les États-Unis. Cette importante surface lui permet de bénéficier d’une situation géographique privilégiée pour la mise en place de l’éolien en mer, un enjeu crucial dans la mesure où le pays souhaite atteindre un objectif de 27% d’énergies renouvelables pour 2030. Toutefois, la France est encore très en retard sur le sujet par rapport aux pays européens, et ne possède pour le moment qu’une seule éolienne en mer, même si plusieurs projets sont sur les rails.
Les raisons qui expliquent ce retard sont d’ailleurs connues : l’éolien, maritime mais aussi terrestre, subit de nombreux recours en justice qui ralentissent son développement. Pourtant, les français ont plutôt une bonne image des énergies renouvelables mais certains acteurs économiques et politiques, ainsi que le révèle le journal Le Monde, sont beaucoup moins convaincus.
Ce qui est fort dommage, puisque l’hexagone possède de nombreux atouts industriels pour développer l’éolien offshore. D’après le Syndicat des Énergies renouvelables, un tiers des usines qui construisent des éoliennes offshore en Europe sont installées en France. D’autres acteurs historiques, Les Chantiers de l’Atlantique, par exemple, s’orientent également sur ce créneau, et la France pourrait donc, à l’avenir, devenir l’un des champions européens en la matière, derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas.
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Et preuve du dynamisme français en la matière, un projet de recherche vient de naître afin de faciliter – grâce à des drones – la maintenance des éoliennes. Un sujet complexe puisqu’il existe aujourd’hui peu de techniciens formés à ces enjeux et que les opérations en mer sont toujours très difficiles. Baptisté INEMAR (INspections d’Eoliennes en Mer par drones Automatiques Robustes) ce projet a été lancé en juin 2022 sous l’impulsion de l’école ISAE-SUPAERO et d’un consortium d’entreprises françaises.
Son objectif ? Optimiser les inspections offshore et le maintien en condition opérationnelle des éoliennes grâce à un couple de drones (un drone aérien et un drone sous-marin) qui permettent d’inspecter la structure dans son ensemble afin d’assurer une surveillance des éoliennes en réduisant les coûts d’arrêts. Il ouvrirait, en outre, la voie à une maintenance prédictive adaptée à ces environnements hostiles.
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L’aéronautique au service des énergies marines renouvelables
Grâce à cette solution d’inspection des éoliennes en mer, la partie émergée de l’éolienne serait inspectée par un drone aérien, robuste et étanche, fonctionnant la technologie LIDAR. En parallèle, l’inspection de la partie immergée serait réalisée par un robot sous-marin doté de capteurs permettant un contrôle visuel de la structure. Les informations aériennes et sous-marines ainsi récoltées seront ensuite traitées par des algorithmes puis stockées pour permettre l’élaboration d’un historique.
C’est un consortium d’entreprises basées en Occitanie, composé des entreprises Donecle, DIODON Drone Technology, TMI-Orion, 8.2 France ; et renforcées par l’expertise en ingénierie aérospatiale de l’ISAE-SUPAERO, qui se lancent dans ce projet fou. La modélisation des drones devra ainsi prendre en compte des aspects aérologiques, comme notamment les fortes turbulences liées au vent à proximité des éoliennes, alors que l’inspection automatique de la structure nécessite un vol le plus stable possible.
Dans une version aboutie, le projet INEMAR pourrait ainsi permettre d’avancer dans le développement du futur mix-énergétique français, et pourrait favoriser une gestion efficace des projets d’éoliennes en mer actuellement en cours. L’un d’eux, basé à Saint-Nazaire, devrait d’ailleurs être terminé en fin d’année 2022, et devrait permettre de fournir l’équivalent de 20% de la consommation électrique de la Loire-Atlantique.