En moyenne, on estime que 1,4 milliard de smartphones sont vendus dans le monde chaque année. Chacun de ses appareils ayant une durée de vie moyenne estimée récemment par l’Arcep à 32 mois, c’est-à-dire moins de 3 ans. La faute à une obsolescence parfois trop rapide des logiciels, de la batterie, des systèmes d’exploitation ou encore à une course à l’innovation et à un marketing qui pousse au réachat constant de ces appareils.

Notons également que plus de 70 matériaux différents sont nécessaires à la conception d’un smartphone. Dans son guide relatif aux « impacts sur le smartphone », l’ADEME décrit que cela représente une quantité deux fois supérieure à ce que pouvait requérir un téléphone mobile ancienne génération. Elle ajoute que « ces matériaux sont présents en petite quantité et leur alliage parfois complexe rend nombre d’entre eux difficiles à recycler ». En outre, la grande majorité de ces équipements sont fabriqués en Asie, ce qui alourdit leur empreinte carbone.

Cette consommation est-elle compatible avec nos objectifs climatiques ? De nombreuses études réalisées récemment nous alertent sur l’impact environnemental du numérique et incitent à davantage de sobriété dans nos usages et notre consommation. Car si le secteur du numérique est à l’origine d’environ 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre aujourd’hui, ses émissions de gaz à effet de serre devraient s’élever à 2,3 milliards de tonnes de CO2 équivalent d’ici 2025. Soit trois fois plus qu’en 2010.

Pour réduire cette pollution numérique, il existe de nombreuses solutions : proposer des produits réparables, lutter contre l’obsolescence programmée et favoriser le reconditionné. 3 leviers qui permettraient d’allonger leur durée de vie. Une récente étude réalisée pour le compte de l’entreprise Fairphone vient d’ailleurs de démontrer qu’utiliser un smartphone 5 ans au lieu de 3 ans permet de réduire son empreinte carbone de 31%.

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réparation smartphone


La réparabilité au coeur du sujet

Menée par l’Institut Allemand Fraunhofer pour la Fiabilité et la Micro-Intégration IZM, l’étude récemment publiée par Fairphone s’est concentrée sur 3 scénarios réalisés à partir de l’analyse du cycle de vie (ACV) du Fairphone 4. Depuis 2013, le fabricant néerlandais propose des smartphones modulaires et équitables. En effet, diverses parties du téléphone peuvent être facilement réparées ou remplacées, permettant de prolonger la durée de vie de l’appareil.

Les conclusions faites au cours du rapport sur le Fairphone 4 viennent renforcer l’un des objectifs centraux portés par la société hollandaise : rendre l’utilisation des smartphones la plus longue possible. En effet, celles-ci font notamment ressortir le fait qu’allonger la durée d’utilisation des téléphones mobiles à 5 ans réduit leur empreinte carbone de 31%. Un chiffre qui monte à 44% lorsqu’on augmente la durée d’utilisation du téléphone à 7 années.

Les experts du numérique estiment que 80% de l’empreinte carbone d’un device numérique est liée à sa fabrication. Les 20% restants étant liés à l’usage. En revanche, ce que cette étude confirme, c’est que la réparabilité du téléphone vient réduire cette empreinte carbone, en particulier lorsqu’il est possible de réparer les modules séparément.

Remplacer une batterie, une caméra ou un port de charge est ainsi rapidement rentable d’un point de vue écologique. « Les émissions créées par la production de ces pièces de rechange, leur emballage et leur expédition à l’utilisateur, ou l’envoi de l’appareil à un centre de réparation, sont ainsi théoriquement compensées après seulement quelques semaines d’utilisation supplémentaire de l’appareil réparé » précise la marque dans un communiqué.

Une étude intéressante alors que, dans le même temps, on apprend que l’Association HOP a porté plainte contre Apple pour obsolescence programmée et entrave à la réparation sur ses différents smartphones.

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