La pollution de l’air concerne aussi les espaces fermés

Dans un rapport publié début Mai, l’OMS estime qu’en 2016, 3,8 millions de personnes sont mortes en raison de la pollution de l’air intérieur. Souvent parce qu’elles utilisent au quotidien des combustibles polluants, comme du charbon ou du fuel domestique de mauvaise qualité. Le chiffre est impressionnant. Et s’il concerne essentiellement des pays en voie de développement, ce problème est une réalité chez nous également.

En effet, selon une étude réalisée en 2014 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), la pollution de l’air intérieur serait responsable de près de 20 000 décès prématurés chaque année en France.

A vrai dire rien d’étonnant car nous passons près de 80 % de notre temps dans des espaces clos, qu’ils soient privés (appartements, maisons, travail…) ou accueillant du public (écoles, administrations, lieux de loisirs…). Aussi est-il essentiel de veiller à la bonne qualité de cet air que nous respirons.

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des voitures thermiques sur une route au coucher du soleil

D’où vient la pollution de l’air intérieur ?

Il existe de très nombreux polluants intérieurs qui ont pour source à la fois nos activités et les composants de notre environnement.

Les équipements par exemple, appareils électroménagers, foyers de chaleur, climatisation et autres. Les chauffages ou climatisation mal entretenus sont les principaux facteurs de cette pollution. Il y a aussi tous les produits que nous utilisons, notamment les produits d’entretiens pour le ménage et ceux utilisés pour le bricolage.

Enfin, notre occupation des lieux, celle de nos animaux ainsi que l’air extérieur qui s’infiltre participent également à dégrader l’air intérieur. Par ailleurs, méfions-nous des produits dont la promesse est justement de résoudre ce problème. Plusieurs études récentes tirent la sonnette d’alarme sur les produits censés assainir l’air de nos maisons. Ainsi, les sprays désodorisants, antiacariens ou antibactériens seraient, pour beaucoup, des substances allergènes, voire toxiques.

De la même manière, les bougies parfumées et autres bâtons d’encens dégradent également la qualité de l’air que nous respirons. Comment faire, dans ce contexte, pour s’assurer qu’on respire sainement lorsqu’on est à la maison où au bureau ? A vrai dire, avec de bonnes informations sur les produits qu’on achète, un peu de bon sens et quelques conseils pratiques, c’est assez simple.

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femme allongée sur un canapé à l'intérieur d'une maison
La pollution de l’air intérieur entraîne 20 000 décès par an en France – Photo : Creative Commons CC0.


Quelques réflexes simples à adopter

Une bonne aération est nécessaire. Il est recommandé d’aérer 10 minutes par jour au minimum et si possible le matin ou le soir (en dehors des heures où la circulation est dense). Il est également conseillé d’ouvrir les fenêtres lorsque vous faites le ménage ou du bricolage. 

A ce sujet, utiliser des produits d’entretiens et de bricolage adéquats est recommandé. Pour information, depuis le 1er janvier 2012, les produits de construction et de décoration sont munis d’une étiquette qui indique, de manière simple et lisible, leur niveau d’émission en polluants volatils.

Veillez également à ne pas pulvériser à outrance des pesticides ou insecticides sur les plantes d’intérieur où les animaux domestiques. On finit par les inhaler quoiqu’il arrive.

Limiter voire supprimer les bougies parfumées, les encens et les parfums d’intérieur. D’ailleurs, mieux vaut éviter les mauvaises odeurs que chercher à les masquer. Ainsi, l’activation de la hotte lors de la cuisson des aliments où le fait de fumer à l’extérieur sont de bons réflexes à adopter

Enfin, pensez à surveiller l’humidité. En effet, il existe des liens de causalité entre le taux d’humidité d’une maison et le risque d’apparition de troubles respiratoires comme l’asthme. Ces troubles proviennent des champignons et moisissures apparaissant lorsque le taux d’humidité d’une pièce où d’un logement est trop élevé. Quels réflexes adopter ?

  • Aérer après une douche où contrôler le système de ventilation de sa salle de bain,
  • Aérer si vous faites sécher du linge dans une pièce,
  • Eviter la condensation,
  • Ne pas surchauffer son logement. Il est conseillé par exemple de garder une température comprise entre 18°c (pour la chambre) et 20°c (pièces principales).