40 % de la population mondiale consomme du café au moins une fois par jour. A l’échelle de la France, cela représente 40 milliards de tasses bues chaque année. Mais il y a un revers de médaille à l’incroyable succès de ce breuvage et notamment dans la gestion des contenants. Une part importante du café est en effet consommée via des gobelets en plastique.

Ce sont donc environ 5 milliards de gobelets en plastique qui sont ainsi utilisés chaque année dans le pays. Mais sur ces 5 milliards, seuls 2% d’entre eux sont recyclés. Le reste termine dans des décharges ou dans la nature et contribue à la pollution plastique qui submerge petit à petit nos continents et nos océans. D’où la nécessité de trouver des solutions afin d’améliorer le recyclage de ces gobelets jetables. Certains vont jouer sur la matière, d’autres, à l’instar de Lemon Tri ou de Cycleen, sur des systèmes comme la consigne. Mais la solution la plus originale nous vient certainement de l’entreprise Tassiopée. 

des tasses en biscuit conçues par tassiopée


Fini les déchets, Tassiopée propose des gobelets qui se mangent

C’est une des jeunes pousses de la Foodtech qui fait parler d’elle en ce moment. Il faut dire que le concept est à la fois utile, gourmand et original. Tassiopée propose ainsi des tasses à croquer qui rendent inexistant le déchet du gobelet. Une prouesse qui n’a été rendue possible que par l’élaboration d’un biscuit capable de contenir un liquide chaud sans se désagréger.

Tout repose sur cette innovation qui permet ainsi de modeler des biscuits en forme de tasse et de les remplir de thé, café ou même de chocolat chaud.Les premières tasses – que l’entreprise crée elle-même – ont été opérationnelles à partir de mi-2017. La start-up s’est ensuite lancée auprès de clients en 2018. Dans un premier temps, son objectif est d’accompagner des entreprises dans une démarche eco-responsable en les engageant à remplacer les gobelets en plastiques par ces tasses à la fois green et gourmande. 

Mais à l’avenir, ces tasses pourraient aussi faire leur apparition dans l’hôtellerie, la restauration et les bars/cafés. Elle s’inscrit parfaitement dans le cadre du développement de l’économie circulaire, que le gouvernement souhaite favoriser sur le territoire français afin de lutter contre la pollution et le gaspillage.

présentoir de tasses en biscuit par la start-up tassiopée


Une démarche R&D au service de l’anti-gaspi

Tassiopée a été créée à l’origine par Nicolas Richardot. Ce trentenaire est ingénieur AgroParisTech et diplômé d’un MBA au Collège des Ingénieurs. Il s’est associé rapidement avec Julie Duval, qui dispose d’une double compétence en chimie et agronomie. Ils travaillent ensemble à l’élaboration de ce biscuit résistant à la chaleur des liquides. Ce produit innovant est l’aboutissement d’un an de travail et de collaboration avec l’INRA et AgroParisTech.

Aujourd’hui, la pâte qui permet la fabrication des biscuits est préparée dans leurs ateliers uniquement avec des ingrédients Bio, sans additif ni conservateur. Il en va de même pour le nappage de chocolat qui se trouve à l’intérieur de chaque tasse.  Les membres de Tassiopée proposent ensuite leurs produits lors d’évènements d’entreprises. Par ailleurs, lors de ces évènements, les tasses sont faites sur demande. Cela permet de sensibiliser le plus grand nombre sur un enjeu environnemental tout en garantissant une pause gourmande et agréable.

Tassiopée est une entreprise qui a été labellisée Greentech Verte en 2016 par le ministère de la transition écologique et solidaire. Outre l’aspect zéro-déchet, son crédo est également de miser sur le bio et le local. Mais la start-up vise également la relance de l’activité de la biscuiterie française grâce à cette innovation. 

des tasses comestibles conçues par la start-up tassiopée


De la nécessité de réinventer les contenants et packaging

Tassiopée n’est pas la seule entreprise à s’intéresser de près aux packaging et aux contenants. Cette problématique est une préoccupation majeure pour tous les acteurs de la Foodtech. Récemment, l’entreprise Agricool, spécialiste de l’agriculture urbaine, s’est distinguée en proposant des barquettes fabriquées en amidon de maïs. Elles sont ainsi compostable et permettent de remplacer les barquettes en plastique peu recyclées. 

Mais cette question ne concerne pas que les jeunes entreprises innovantes. Dans l’agro-alimentaire, Nestlé a annoncé le 6 décembre dernier la création de l’Institut Nestlé des sciences de l’emballage. Un organisme dédié à la découverte et au développement de solutions d’emballage respectueuses de l’environnement. Les domaines de recherche comprendront les polymères recyclables, biodégradables ou compostables, le papier fonctionnel, ainsi que les nouveaux concepts et technologies d’emballage. 

Impossible, dès lors, de ne pas terminer cet article en vous précisant qu’on est emballé par toutes ces initiatives…

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