C’est quoi les particules fines ?

Les particules fines sont composées de poussières et des résidus de combustion (suie et fumée). Sauf qu’à la différence de la poussière qui forme des moutons sous votre lit, les particules fines sont si petites qu’elles sont invisibles à l’œil nu et peuvent rester en suspension dans l’air. Elles font d’ailleurs parties de ce qu’on appelle les “particules en suspension”.

On en parle car les particules fines sont classées cancérigènes pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer. Pour aller plus dans le détail, on distingue deux catégories de particules en suspension dites “fines” :

Les PM10, dont la taille se situe entre la taille d’une cellule et celle d’une bactérie. Les PM10 aiment à s’installer dans nos poumons. Elles sont cependant moins vicieuses que les PM2,5.

Les PM2,5 sont encore plus petites. Leur taille avoisine celle d’un globule rouge. Elles ont la capacité d’aller se loger directement dans les alvéoles de nos poumons. Ce qui entraîne des maladies pulmonaires, mais aussi cardiovasculaires, car leur toute petite taille permet aux PM2,5 de pénétrer voire de boucher également certains vaisseaux sanguins.

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Pour aller plus loin

Les particules fines ont de graves conséquences sur la santé humaine : bronchite, asthme, cancer du poumon, AVC, infarctus du myocarde (entre autres) sont facilités par l’inhalation régulière de ces poussières.

En 2014, l’OMS indiquait d’ailleurs que la pollution de l’air à causé 7 millions de décès prématurés dans le monde (dont 5,9 millions en Asie-Pacifique). Si le nombre de décès semble plus réduit en Europe (348 000 selon une étude datant de 2005), des progrès restent à faire. En France, la pollution de l’air est responsable d’environ 48 000 décès prématurés chaque année.


D’où viennent les particules fines ?

A l’origine, les particules en suspension sont produites par la nature : Éruptions volcaniques, tempêtes de sable, érosion ou feux de forêts par exemple. (on le répète, ce sont des poussières et résidus de combustion).

Mais l’activité humaine a permis d’augmenter considérablement la concentration de ces particules dans l’atmosphère par différents biais :

– Chauffage au bois ou au charbon,
– Combustion des carburants automobiles (Diesel en tête),
– Combustion de déchets à l’air libre,
– Rejets industriels (poussières de ciments par exemple) ou agricoles (combustion de biomasse ou vaporisation d’insecticides),

On estime ainsi que les rejets industriels et agricoles sont responsables de 57% des émissions de particules fines sur le territoire français par exemple.

La combustion des carburants automobiles représente 15% de ce total. Le chauffage au bois, totalement sous-estimé, totalise à lui seul 27% des émissions de particules fines en France. Raison pour laquelle le bois-énergie n’est pas une solution d’avenir en matière de chauffage renouvelable.

pollution air panneau lumineux


Quelles solutions pour lutter contre les particules fines ?

Dans l’absolu, il est difficile d’échapper à la pollution de l’air tant elle est présente partout. Et même là où on ne l’attend pas : Les tunnels souterrains (le métro par exemple) voire les habitations quand elles ne sont pas régulièrement aérées, peuvent présenter des pollutions importantes aux particules fines.

Pour réduire la pollution, il existe cependant plusieurs solutions. Selon Airparif (Association de surveillance de la qualité de l’air à Paris) les teneurs moyennes en particules fines ont baissé de 30% entre 1999 et 2016 en Ile-de-France. Une baisse imputée notamment à la diminution du trafic routier et à l’instauration de filtres à particules sur les véhicules roulant au Diesel.

En parallèle, de nombreuses villes travaillent aussi à la mise en place de ZFE, des zones à faibles émissions interdites aux véhicules les plus polluants. À l’avenir, l’électrification du parc automobile devrait permettre de réduire la pollution aux particules fines. De la même manière, la transition énergétique des industries autour de technologies comme l’hydrogène devrait permettre de réduire la proportion de particules fines dans l’air. La réduction de l’incinération dans les décharges et la fin des centrales à charbon jouent également un rôle à ce sujet.

Côté innovation, plusieurs startups se sont lancées sur le créneau. Par exemple R-Pur fabrique un masque anti pollution filtrant les particules fines. D’autres, comme AtmoTrack, travaillent à mesurer la qualité de l’air en temps réel afin de prévenir des zones et des horaires où il est déconseillé de se rendre. Cependant, la diminution de ces polluants interviendra principalement grâce à deux actions : la réduction du trafic automobile et la fin des modes de propulsion utilisant de l’essence ou du Diesel.

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