L’hydrogène est un vecteur énergétique qui pourrait être un véritable accélérateur de la transition écologique, notamment pour décarboner les secteurs de l’industrie et des transports. La Stratégie Nationale pour le développement de l’Hydrogène décarboné, présentée en septembre 2020 par Bercy et le Ministère de l’Écologie, prévoit d’ailleurs de mobiliser 7 milliards d’euros pour le développement d’une filière française d’excellence sur le sujet.

Le secteur du transport représente un marché clé à ce sujet, notamment pour venir concurrencer les véhicules électriques. À condition de produire de l’hydrogène grâce à une électricité bas-carbone (c’est le cas en France), le véhicule à hydrogène possède en effet de beaux atouts vis-à-vis de son concurrent à batteries : capacité à équiper des véhicules lourds comme les bus, camions et bennes à ordure, mais aussi une autonomie largement supérieure et un temps de recharge qui se compte en minutes.

Depuis quelques années, le maillage du territoire français s’intensifie en matière de stations de recharge. Atawey, qui détient aujourd’hui 40% de part de marché dans ce secteur souhaite ainsi déployer plus de 150 stations en France et en Europe d’ici 2025.

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Des produits « sur-mesure » pour répondre aux besoins de chacun

En 2012, Jean-Michel Amaré et Pierre-Jean Bonnefond créent Atawey, un projet qui, initialement, à vocation à développer des solutions de stockage de l’hydrogène. En 2016, les deux entrepreneurs opèrent un pivot dans leur projet et décident de se lancer dans la mobilité hydrogène avec l’installation de leur première station de recharge dédiée aux vélos. Une offre qui s’adresse autant aux entreprises qu’aux collectivités et qui comprend une flotte de vélos hydrogène à assistance électrique en plus de la station de recharge et de la maintenance. Elle compte aujourd’hui une dizaine d’infrastructures de ce type.

L’entreprise s’est ensuite attelée à proposer des stations pour tout type de véhicules, tels que les véhicules légers utilisés par les particuliers, les utilitaires, et les filières de l’industrie et du transport pour les poids lourds, les véhicules de manutention ou même les bus. De nombreuses collectivités françaises sont d’ailleurs très intéressées par le développement de l’hydrogène pour faire fonctionner leurs bus et bennes à ordures. C’est le cas à Pau avec le Frébus, au Mans, à Versailles et, plus récemment à Dijon avec son projet Smart EnergHy.

Pour les entreprises et collectivités intéressées, la PME conçoit et propose ainsi deux types de stations. « Il y a des stations dans lesquelles nous allons placer des bonbonnes de gaz qui vont délivrer de l’hydrogène aux véhicules. Ensuite, nous avons des stations qui sont directement pourvues d’un électrolyseur avec lequel l’électricité – si possible issue d’énergies renouvelables – va transformer l’eau en hydrogène vert, tout ça sur place, au sein de la station » précise Martin Bridenne, responsable communication chez Atawey. Une station avec électrolyseur peut produire jusqu’à 2 kilos d’hydrogène par jour, soit l’équivalent en matière de conduite de 70 000 km/an.

Dernière sortie en date, l’entreprise a développé une station hydrogène mobile, qui sera déployée courant 2022. Véritable innovation, cette station a la particularité de pouvoir être mise en service dans un temps record (la plus rapide du marché, selon l’entreprise), lui permettant d’être mobilisée en moins d’une demi-journée pour répondre à des besoins ponctuels.


Une levée de fonds pour développer le maillage européen

Acteur majeur dans le maillage territorial français avec 24 stations de recharge déployées à ce jour sur l’ensemble de l’Hexagone, l’entreprise souhaite désormais consolider son développement sur le sol français et s’implanter sur les différents marchés européens, notamment dans les pays du Nord dont la demande augmente.

Pour cela, Atawey a réussi fin 2021 à lever des fonds, qui doivent lui permettre de financer son déploiement en Europe dès cette année. « D’autres levées de fonds sont en cours de négociation et devraient aboutir dans les prochains mois. Nous souhaitons, avec notre développement, créer et déployer des solutions pour que nos clients puissent répondre aux objectifs ambitieux du programme européen FIT for 55, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% en 2030 en Europe, par rapport à 1990 » précise Jean-Michel Amaré, l’un des co-fondateurs de Atawey.

Ces objectifs européens s’accompagnent également d’un renforcement des ambitions françaises de la startup dans ce secteur, et notamment via la maîtrise des compétences techniques qui fait actuellement de l’entreprise un acteur à la pointe de ce sujet. Avec près de 2000 pleins réalisés et 7 années d’expériences de fonctionnement, Atawey lance donc un appel à compétences afin de répondre à ses nouvelles ambitions. L’entreprise, qui emploie aujourd’hui plus de 40 collaborateurs, tous formés en interne, souhaite ainsi se doter de moyens humains supplémentaires pour atteindre les 150 salariés à horizon 2025.

L’acquisition de compétences, le transfert de savoir et la formation interne sont le moteur de notre développement.

Jean-Michel Amaré, co-fondateur d’Atawey


Une nouvelle usine en 2024

Depuis 2015, Atawey propose en effet une gamme complète de stations de recharge pour encourager le recours à l’hydrogène et offrir des solutions adaptées aux besoins des territoires, toutes conçues dans ses ateliers au Bourget-du-Lac (73). L’entreprise compte maintenant déployer plus de 150 stations d’ici 2025 afin de répondre aux besoins des différents marchés. Afin d’augmenter sa capacité de production et répondre aux besoins croissants de la mobilité hydrogène, Ataway compte se doter d’une usine en Savoie d’ici 2024.

Afin de proposer une réelle alternative écologique, elle prévoit également d’améliorer ses modes de production d’hydrogène en augmentant l’utilisation de l’électrolyse à base d’énergies renouvelables (ou a minima bas-carbone). L’hydrogène possède en effet un fort potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui n’est pas négligeable si l’on tient compte des projections de l’IRENA (Agence internationale pour les énergies renouvelables). L’Agence estime en effet que l’hydrogène représentera 12% de l’énergie consommée d’ici 2050.

A l’heure actuelle, 94% de ce vecteur énergétique est produit à partir d’énergies fossiles en France, via une technique appelée vaporeformage du méthane, ce qui génère 11,5 millions de tonnes de CO2 et représente 3% des émissions nationales de GES. Dans ce contexte, Atawey prévoit d’améliorer ses modes de production d’hydrogène en augmentant l’utilisation de l’électrolyse à base d’énergies renouvelables (ou à minima bas-carbone) afin de proposer une réelle alternative écologique.

La bonne nouvelle, c’est que le prix de l’hydrogène bas-carbone a déjà été divisé par 4 depuis 2010 et que la maturité des technologies d’électrolyse pourrait contribuer à diminuer encore ce prix. L’association France Hydrogène estime que les prix pourraient baisser à 2€ ou 3 €/kg d’ici 2028, contre une moyenne située entre 1,5€ et 2,5€ pour l’hydrogène gris.

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