Début septembre 2020, Barbara Pompili et Bruno Le Maire dévoilaient la Stratégie Nationale pour l’hydrogène décarboné : un plan d’investissement à 7 milliards d’euros pour faire de la France l’un des leaders de ce vecteur énergétique que le monde s’arrache.
3 objectifs sont visés par ce plan :
- Construire une filière industrielle qui puisse contribuer à générer entre 50 000 et 150 000 emplois sur le territoire,
- Développer les mobilités propres et décarboner une partie de nos activités industrielles,
- Soutenir la R&D autour des usages que permettent l’Hydrogène, en particulier pour la réussite de la transition énergétique.
La France souhaite notamment être à la pointe en ce qui concerne les technologies d’électrolyse, pour être à même d’obtenir de l’hydrogène bas-carbone (avec le nucléaire) ou de l’hydrogène vert avec les renouvelables. La maîtrise de cette technologie promet notamment de belles perspectives à l’export, estimées à plus de 6 milliards d’euros par la filière.
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Première réunion du conseil national de l’hydrogène cette semaine
Début janvier, un Conseil National de l’Hydrogène a donc été instauré par les ministres afin de pouvoir faire le lien régulièrement entre les acteurs de la filières et le gouvernement. Une première réunion a donc eu lieu ce jeudi 25 février, au cours de laquelle les acteurs de l’hydrogène ont effectué un premier rapport des mesures prises depuis cet automne.
La filière se félicite notamment que le plan France Relance ait permis l’émergence de 4 projets d’usines en France pour la fabrication d’électrolyseurs, et a identifié des installations d’électrolyse projetées d’une puissance totale de 3,2 GW, ce qui représente près de 50% de l’objectif fixé par la stratégie nationale, qui est de disposer d’une capacité d’électrolyse sur notre territoire de 6,5 GW en 2030.
Par ailleurs, dans le cadre de France Relance, 27 projets de R&D et d’intégration de technologies hydrogène ont d’ores et déjà été soutenus, pour 212 M€ d’investissement total et 37 M€ de soutien public. 7 projets, représentant un investissement de 136M€ et une demande d’aide de 45M€, ont également été présélectionnés pour soutenir la production par électrolyse et la mobilité hydrogène.
Un soutien financier a également été annoncé pour aider 4 régions (Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est) à acquérir 14 trains hydrogène représentant un investissement total de 300 M€. 60 M€ de soutien à la filière aéronautique sont également prévus via l’appel à projets « écosystèmes territoriaux » de l’ADEME.
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Former les futurs professionnels aux métiers de l’hydrogène
Mais la filière de l’hydrogène ne se contente pas d’investir massivement grâce au soutien de l’État. Le CNH a aussi initié des travaux pour identifier des contributeurs, former des consortiums et développer des technologies, équipements, applications et logiciels pour renforcer la chaine de valeur française.
Par ailleurs, des initiatives dans le domaine de la formation professionnelle ont été évoquées lors de cette réunion, telles que « la Symbio Hydrogen Academy » portée par l’entreprise Symbio et ses actionnaires Faurecia et Michelin. Elle vise à former 300 personnes par an aux métiers de l’hydrogène dans la région lyonnaise. Le groupe Air Liquide apporte également son soutien à des initiatives en matière de formation, et notamment la « H2 Académie », qui est destinée à former des étudiants en BTS à partir de septembre 2021, à Port-Jérôme, près du Havre.
Qui compose le Conseil National de l’Hydrogène ?
Instauré en janvier 2021, cette instance, dont la composition a été proposée au gouvernement par Alexandre Saubot, déjà vice-président du Conseil national de l’industrie, a pour rôle de « structurer les échanges entre l’Etat et les parties prenantes de la mise en œuvre de la stratégie, en particulier les filières industrielles, et de mesurer le bon déroulement des actions prévues ». Il est composé de 16 membres, 14 hommes et 2 femmes. En grande majorité des dirigeants de groupes industriels : Total, EDF, Faurecia, Michelin, ArceloMittal, Air Liquide, Engie, Alstom…
Les membres du Conseil National de l’Hydrogène
- Philippe Boucly, président de France Hydrogène ;
- Laurent Carme, directeur général de McPhy ;
- Frédéric Chalmin, directeur général de KemOne, représentant le Comité Stratégique de Filière Chimie & Matériaux ;
- Philippe Darmayan, président d’ArcelorMittal France, représentant le Comité Stratégique de Filière Mines et Métallurgie ;
- Jean-Brice Dumont, directeur exécutif de l’ingénierie et membre du comité exécutif d’Airbus, représentant le Comité Stratégique de Filière Aéronautique ;
- Gabrielle Gauthey, directrice générale du Carbon Neutrality Business de Total ;
- Hervé Guillou, président du Comité Stratégique de Filière Industriels de la Mer ;
- François Jacq, administrateur Général du CEA ;
- Patrick Koller, directeur Général de Faurecia, représentant le Comité Stratégique de Filière Automobile ;
- Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d’EDF ;
- Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie ;
- Benoît Potier, président-directeur général d’Air Liquide et co-président du Conseil mondial de l’hydrogène ;
- Henri Poupart-Lafarge, président-directeur général d’Alstom et représentant le Comité Stratégique de Filière Ferroviaire ;
- Alexandre Saubot, président de France Industrie ;
- Guy Sidos, président-directeur général de Vicat et représentant le Comité Stratégique de Filière Construction ;
- Pierre Verzat, président de Syntec ingénierie.