La planète se réchauffe et ces changements commencent à être visibles un peu partout sur le territoire, en témoignent encore les records de températures de ce mois de Mai 2022. En montagne, l’élévation des températures a déjà commencé à affecter les massifs français.

Ainsi, l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique estimait, pour une sélection de glaciers, que ceux-ci avaient reculé de presque 19 mètres équivalent eau entre 2013 et 2021. La durée d’enneigement ne cesse de reculer et, par endroits, il tombe désormais plus de pluie que de neige.

Ces phénomènes affectent la biodiversité et notamment la croissance de la végétation, ce qui a des effets non-négligeables pour les bêtes en alpages. Afin de se rendre compte de l’importance du phénomène et de pouvoir mettre en oeuvre des solutions pour s’y adapter, l’INRAE et Météo-France ont mis au point Alpages Sentinelles, un programme de surveillance du phénomène dans les Alpes françaises.

Conçu comme « un outil de recherche-action collaboratif », l’interface a pour objectif de produire et de diffuser les connaissances relatives à l’état de plus de 2 700 alpages ainsi que leurs évolutions depuis 1960.

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Mieux prévoir le climat pour mieux l’anticiper

Les données accessibles sur la plateforme sont produites par Météo-France et fournissent des informations précises sur des indicateurs clés : le gel, les températures, le déneigement… Celles-ci sont ensuite croisées avec d’autres paramètres, comme la date à laquelle la végétation atteindra son seuil de développement, une information particulièrement importante pour les éleveurs qui doivent pouvoir mener leurs animaux en alpage au bon moment.

L’outil sert ainsi deux ambitions. Tout d’abord, il s’adresse aux gestionnaires des alpages en leur permettant de visualiser les évolutions agro-climatiques des territoires sur lesquels ils travaillent. En effet, c’est bien sur cela que repose la prise de conscience de la vulnérabilité des alpages au changement climatique.

Dans un second temps – et c’est là que réside l’enjeu du projet – les scientifiques souhaitent que les différents acteurs à l’œuvre puissent s’approprier ces données. Celles-ci révèlent en effet les contraintes qui pèsent sur l’activité pastorale et appellent à la mise en place de stratégies d’adaptation.

Par la suite, le programme souhaite étendre sa couverture en intégrant certains espaces préalpins et les projections climatiques d’ici à la fin du siècle afin de mieux prévoir les besoins d’adaptation des espaces montagneux. L’INRAE travaille d’ailleurs sur de nombreux outils du même type afin de mieux comprendre et visualiser les conséquences du changement climatique.

L’institut de recherche propose par exemple un dispositif pour évaluer la réaction des prairies au changement climatique, ou encore un programme qui vise à évaluer l’impact du changement climatique sur la ressource en eau.

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