C’est à Bordeaux, en Nouvelle-Aquitaine, que l’INRAE et EDF viennent d’inaugurer un projet pilote en agrivoltaïsme sur vignes. Baptisé Vitisolar, ce projet expérimental prend racine sur une parcelle de 2000 m² de vignes de merlot qui appartiennent à INRAE-Nouvelle-Aquitaine. Cette initiative, fruit d’un partenariat entre six acteurs des secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de l’enseignement supérieur, vise à explorer le potentiel de l’agrivoltaïsme en tant que solution pour aider le secteur viticole à faire face au réchauffement climatique.
Vitisolar repose sur une structure photovoltaïque surélevée et orientable, qui offre une combinaison entre la production d’énergie solaire et la protection des vignes. Sur une période de cinq ans, ce projet va servir à examiner de près les impacts des panneaux solaires sur la vigne et son environnement. Parmi les paramètres qui seront scrutés par les experts de l’INRAE figurent la protection de la vigne contre les aléas climatiques tels que le givre et les fortes chaleurs ; la qualité de la production ainsi que l’impact de la structure sur les rendements et sur la biodiversité.
Ce projet pilote est un partenariat entre différentes entités, dont l’INRAE, EDF mais aussi Ampex (ArcelorMittal Exosun), la Chambre d’Agriculture de Gironde, la Fédération régionale des CUMA (Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole) ainsi que l’Université de Bordeaux. Cette collaboration intersectorielle démontre l’engagement de divers acteurs à repenser la manière dont les énergies renouvelables peuvent être intégrées dans l’agriculture tout en répondant aux besoins du territoire.
L’objectif de Vitisolar est de contribuer à l’enrichissement des connaissances scientifiques sur l’agrivoltaïsme et d’identifier des solutions adaptées aux défis locaux. La région Nouvelle-Aquitaine, l’Union européenne et l’ADEME (Agence de la transition écologique) soutiennent également ce projet.
Pour l’iNRAE, ça n’est pas une première. L’institut de recherche français soutient le développement de l’agrivoltaïsme depuis longtemps, notamment avec le programme Sun’Agri, lancé en 2009 et qui est actuellement dans une phase d’industrialisation. Ce projet étudie l’intérêt des persiennes photovoltaïques chez les maraîchers et les arboriculteurs. L’INRAE est également investie dans le projet « Camelia », en collaboration avec Engie. Ici, pendant 3 ans, l’organisme va étudier le service rendu par l’installation de « haies solaires » composées de panneaux solaires bifaciaux verticaux au sein d’un élevage bovin. Un programme qui se déroule sur leur plateforme expérimentale située dans la commune de Laqueuille (Puy-de-Dôme), où l’institut de recherche dispose notamment de son propre cheptel bovin.