Outre le fait de produire une électricité bas-carbone (ce qui est d’ailleurs majoritairement le cas en France), la transition énergétique passe par d’autres innovations en ce qui concerne le chauffage, l’efficacité énergétique des bâtiments, l’éclairage et la consommation électrique. Nous avons isolé cette année 5 tendances à suivre en matière d’énergie : l’énergie hydrolienne, le biométhane, l’autoconsommation, l’hydrogène et les micro grids.


L’énergie hydrolienne

hydrolienne

L’énergie hydrolienne consiste à utiliser la force des courants marins ou des courants de marées pour créer de l’électricité. Il existe deux types d’énergie hydrolienne : le maritime et le fluvial. Aujourd’hui, cette source est relativement peu développée en raison de la maturité des autres alternatives (photovoltaïque, éolien) qui rendent les investissements dans l’hydrolien peu compétitifs. Pourtant, les avantages de l’hydrolien sont intéressants. En particulier, la force et la régularité des courants est prévisible et présente peu – ou pas – d’intermittence. Cela ne nécessite pas non plus d’artificialisation de sols et ne nuit pas à la biodiversité.

Deux exemples d’entreprises innovantes sur ce créneau :

EEL Energy et son hydrolienne biomimétique
HACE et son houlomoteur


Le biométhane

unité production biométhane

Le biométhane pourrait être l’une des énergies renouvelables les plus intéressantes des prochaines années. Ce biogaz issu par la fermentation de matières organiques (biodéchets, déjections d’élevage) possède en effet les mêmes propriétés que le gaz naturel. Il peut ainsi être injecté dans des infrastructures déjà existantes. Par ailleurs, la valorisation énergétique des déjections d’élevage (les bouses de vaches) permet ainsi de créer une boucle circulaire pour le milieu agricole : le biométhane peut chauffer des habitations ou faire rouler des véhicules. Il apporte aussi des revenus complémentaires aux agriculteurs qui peuvent par ailleurs utiliser le substrat de cette fermentation comme engrais naturel pour leurs champs. La filière est d’ailleurs soutenue activement par GRDF et l’ADEME qui y voit la possibilité d’obtenir un mix de gaz 100% renouvelable d’ici 2050.

Deux initiatives pour comprendre le potentiel de cette énergie :

Agribiométhane, l’exemple d’une coopérative agricole qui produit du biométhane
Waga Energy, startup qui transforme le biogaz des décharges en biométhane


L’autoconsommation

fonctionnement Dual Sun

Le modèle d’électricité français, extrêmement centralisé, est entrain d’évoluer petit à petit au fur et à mesure de l’émergence des énergies renouvelables. C’est particulièrement le cas via l’énergie solaire thermique et/ou photovoltaïque qui permet de développer l’autoconsommation. C’est à dire le fait d’utiliser sa propre production. De nombreux acteurs travaillent à démocratiser cette vision et, récemment, le gouvernement a d’ailleurs changé les règles encadrant l’autoconsommation collective pour en faciliter le déploiement.


Deux start-up qui innovent pour faciliter le développement de l’autoconsommation :

Dualsun, des panneaux solaires qui font aussi chauffe-eau
Comwatt, une box connectée qui facilite la consommation au bon moment


L’hydrogène

hydrogène

L’hydrogène est une source d’énergie renouvelable dont l’utilité serait notamment de décarboner le secteur des transports. Mais elle peut aussi fournir de la chaleur ou encore pour le stockage de l’électricité (ce qui serait une solution à l’intermittence du solaire ou de l’éolien, par exemple). Aujourd’hui, l’hydrogène est principalement obtenu par une technique appelée « vaporeformage du méthane » qui est extrêmement polluante. Une seconde méthode existe et se développe : l’électrolyse de l’eau. Une méthode intéressante à condition d’avoir une électricité bas-carbone. Mais avec un mix énergétique déjà bas-carbone, la France peut avoir une véritable carte à jouer sur ce créneau.

Deux start-up pour illustrer le potentiel de l’hydrogène :

Lhyfe, une entreprise nantaise qui vient de lever 8 millions d’euros
Hynamics, un spin-off d’EDF qui vise à devenir leader européen sur ce marché


Les micro grids et mini grids

mini grids

Les mini-grids et micro-grids sont petites unités de production locale d’électricité indépendantes des autres réseaux électriques (off-grid). Ces mini réseaux électriques sont donc autonomes et répondent au besoin d’électrification des zones isolées et éloignées. Sont concernés les pays émergents dont le réseau national est souvent défaillant, les pays du continent Africain et ceux de l’Asie du Sud Est notamment. Mais également les zones non interconnectées (ZNI) des pays développés, par exemple les nombreuses îles et îlots du territoire français. Le marché des ces mini réseaux est porté par l’arrivée des énergies renouvelables telles que le photovoltaïque, l’éolien ou l’hydrolien comme sources principales d’énergie, ainsi que la baisse des coûts d’installation.

Projets et exemples de mini et micro grids

Le développement des mini réseaux en Afrique et en Asie
Le projet Smile des Régions Bretagne et Pays de la Loire