C’est en particulier le mouvement des anguilles qui a inspiré la start-up française EEL Energy pour la conception de son hydrolienne. Une invention qui se base donc sur le biomimétisme et qui ouvre de nouvelles perspectives au marché des énergies renouvelables. Après 7 ans de R&D, l’entreprise arrive à maturité dans son concept et devrait commencer à se déployer en France, mais surtout dans les pays émergents.

En Anglais « Eel » signifie « Anguille ». Dans les faits, il s’agit d’une membrane qui utilise la pression des courants marins pour onduler et activer un mécanisme qui produit de l’électricité. Le principal avantage de ce procédé réside dans le fait qu’il peut se servir de tous les courants, en mer mais aussi dans les fleuves ou les canaux. En particulier, cette hydrolienne peut produire de l’électricité dans des courants faibles, jusqu’à 1 m/s.


Une énergie renouvelable et respectueuse de la biodiversité

Créée en 2011 et installée à Boulogne-sur-mer, EEL Energy s’est appuyée sur des partenariats avec des acteurs industriels, comme Dassault Systems ou Hutchinson pour la conception de sa membrane. Respectueuse de l’environnement et de la biodiversité (pas de pollution sonore ou visuelle, pas d’agression de la faune ni d’impact sur le littoral), cette hydrolienne biomimétique possède, en outre, l’avantage de pouvoir fonctionner environ 20 heures par jour. De plus, comme nous connaissons la régularité et la force des courants et des marées, le potentiel de production est quantifiable.

Aujourd’hui, le prototype développé par la start-up permet de tabler sur un coût de l’électricité qui revient à 150€ le MégaWatt/heure, ce qui est beaucoup plus élevé que le nucléaire, le solaire ou l’éolien. Cependant, l’entreprise table sur une diminution du coût en industrialisant sa solution. En outre, si l’on compare à l’éolien offshore – par exemple – les hydroliennes peuvent être déployées plus facilement et dans des zones beaucoup plus vastes.

Si le potentiel est élevé et intéressant dans des pays disposant d’un important littoral, comme la France, l’entreprise vise également à lancer sa solution dans des pays émergents. Elle devrait débuter la commercialisation de sa solution d’ici cet été. D’abord en ciblant les fleuves. Ensuite en développant des fermes hydroliennes en mer.

L’inspiration du vivant, et notamment de la vie aquatique, est une réelle perspective pour réussir la transition écologique et plusieurs startups françaises sont engagées dans cette voie. On peut citer notamment le travail de Glowee, qui s’inspire des organismes marins pour créer des éclairages doux et naturels.

Le concept EEL Energy en vidéo :

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