C’est quoi un puits de carbone ? 

Un puits de carbone, c’est un réservoir qui stocke et absorbe les gaz à effet de serre de l’atmosphère. Présents naturellement ou articifiellement, ce sont des éléments essentiels pour atteindre ce qu’on appelle la neutralité carbone. Les principaux puits de carbone sont les océans, les forêts, ou encore certains sols comme les tourbières et les marais. Des écosystèmes qui ont l’avantage d’absorber davantage de CO2 qu’ils n’en rejettent. Ils sont donc indispensables au bon déroulement du cycle carbone. 

Malheureusement, l’activité humaine (artificialisation des sols, déforestation) et le réchauffement climatique participent à détruire ces puits. De fait, s’il faut absolument réduire nos émissions de gaz à effet de serre dans les années à venir, la préservation de ces puits de carbone est aussi très importante.


Pour aller plus loin

Les puits de carbone fonctionnent grâce au principe de la photosynthèse, qui utilise l’énergie solaire pour fixer le CO2 sous forme de matière organique. Cette matière organique va ensuite progressivement se transformer en roches sédimentaires, dans lesquelles le carbone va rester pris au piège. La préservation des puits de carbone est cruciale puisque certaines activités humaines comme la déforestation ou l’artificialisation des sols réduisent ce stock de matière organique. Or, lorsque ces zones sont détruites, le stock de CO2 piégé est relâché dans l’atmosphère. 

En ce qui concerne les différents puits de carbone, les plus importants sont les océans, qui absorbent environ 50% des émissions de gaz à effet de serre produits par l’activité humaine, grâce aux plancton, coraux et poissons. Au point de vue continental, les puits de carbone les plus efficaces sont les tourbières et les toundra. 

Ces écosystèmes sont cependant fragiles et menacés. Les forêts du monde entier ont connu une perte de surface globale de 2% par décennie, ce qui a représenté une perte de carbone stocké de 3%, soit 1,1 gigatonne de carbone. Quant aux zones humides, entre 1970 et 2015, environ 35% d’entre elles ont disparu. Leur préservation est particulièrement cruciale puisqu’elles ont la capacité de stocker une quantité de carbone beaucoup plus grande que les forêts. 


Des puits artificiels comme solution pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Plusieurs puits de carbone artificiels existent actuellement, mais ce sont des innovations encore au stade expérimental ou développés à petite échelle seulement. Les chercheurs tentent d’accroître ces puits de carbone par des projets de capture des émissions de carbone. Les pistes exploitées touchent à l’amélioration des mécanismes naturels, mais aussi à la capture artificielle du carbone, dans le but de le piéger dans des formations géologiques, dans les océans ou encore via d’anciens puits de pétrole, par exemple.

Bien que ces techniques soient encore au stade expérimental, l’hypothèse de la capture artificielle du carbone suscite beaucoup d’intérêt et fait l’objet de recherches approfondies. Il est en effet clair que la technique des puits de carbone artificiels pourrait représenter un levier intéressant pour répondre aux exigences de l’Accord de Paris, qui vise à limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici 2100. 

Attention cependant car ces puits ont une efficacité qui est encore discutée sur le plan scientifique. Par ailleurs, créer des puits de stockage du CO2 pourrait donner l’illusion que nous pouvons continuer d’émettre des gaz à effet de serre de manière illimitée, ce qui serait contre-productif alors que la transition écologique se base justement sur le fait de revenir à des modes de production et de consommation qui soient viables et durables.

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Une efficacité indiscutable ? 

La contribution réelle à l’équilibre de l’atmosphère des puits de carbone reste cependant en discussion, dans la mesure où elle est encore incertaine sur le plan scientifique. On sait par exemple que les forêts rejettent dans l’atmosphère le CO2 ce qu’elles ont absorbé par photosynthèse assez  rapidement : entre 20 et 80 ans selon qu’il s’agit de forêts tempérées, tropicales ou boréales.

De plus, les puits de carbone peuvent devenir des sources de carbone lorsqu’ils sont mal gérés : la forêt amazonienne par exemple émet plus que ce qu’elle absorbe depuis environ 10 ans. Les rejets de carbone de l’Amazonie brésilienne sont ainsi supérieurs d’environ 18% aux gains. De même, un hectare de tourbière dégradée émet chaque année la même quantité de CO2 qu’un avion faisant trois fois le tour de la terre, soit 25 tonnes de CO2. 

Enfin, concernant les puits de carbone artificiels, ils sont coûteux et difficiles à mettre en place. C’est pour cela que les scientifiques insistent sur le fait de réduire les émissions de CO2 à leur source, plutôt que de se reposer sur les puits de carbone existants. 

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