Les Objectifs de Développement Durable, ou ODD, instaurés par l’ONU en 2015, ont pour but d’offrir des perspectives d’avenir autant pour la population mondiale que pour l’environnement. Ce sont 17 objectifs qui garantissent autant la préservation de l’environnement et des écosystèmes qu’une vie pérenne à l’ensemble de l’humanité. Autant de possibilités pour dessiner le monde à l’horizon 2030.
L’objectif n°15 porte sur la vie terrestre dans sa globalité. Si l’accent est mis sur la préservation et la gestion des forêts, cet ODD vise à lutter contre la dégradation des sols et l’appauvrissement de la biodiversité.
En effet, les phénomènes d’agriculture intensive et de monoculture au travers le monde accentuent la déforestation et détériorent la qualité des sols. L’ensemble de ces pratiques représente une menace pour la vie terrestre. En ce sens, l’ODD 15 permet de tendre vers une gestion durable des écosystèmes terrestres, indispensables pour toutes formes de vie.
Les cibles de l’objectif numéro 15
Pour tenter de répondre à cet objectif, l’ONU propose un ensemble de cibles. Elles concernent autant la gestion des forêts que la désertification et la biodiversité. En ce sens, l’objectif 15 est l’un des objectifs les plus denses et nécessite une action internationale conjointe.
Les forêts : élément indispensable de la vie terrestre
Si l’ONU ne cible pas uniquement les forêts dans son 15e objectif de Développement Durable, il n’en est pas moins que cet écosystème est l’un des fondements de la vie terrestre. Lors d’une entrevue, Jonathan Guyot, président de l’association All4Trees, nous confiait que « les forêts sont l’écosystème le plus riche, et l’ensemble des phénomènes en dépendent ».
En effet, la Terre est recouverte à 31% de forêts. On retrouve alors plusieurs types de forêts – boréales, tropicales, tempérées ou subtropicales – et chacune à son rôle à jouer. Dans le monde, certaines zones sont plus boisées que d’autres et on estime que 10 pays se partagent 2/3 de la superficie des forêts. Ce sont principalement la Russie, le Brésil ou encore le Canada. Si les forêts, qualifiées de « poumons de la Terre » abritent 80% des espèces terrestres, se sont aussi les écosystèmes les plus menacés.
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, les forêts ont un rôle prépondérant. En effet, elles captent le CO2 émis par l’activité humaine et régulent alors les températures. En plus de préserver la vie humaine et animale, elles permettent de protéger les sols, les ressources en eau ainsi que les zones côtières et humides. En outre, c’est une source de revenus et d’alimentation pour une grande partie de la population mondiale. En d’autres termes, la forêt est indispensable.
L’ensemble des forêts du monde et particulièrement l’Indonésie ou l’Amazonie sont menacées par la déforestation due à l’agriculture intensive. On estime que 73% de la déforestation se fait pour des raisons agricoles. Pour exemple, l’huile de Palme est historiquement connue pour être l’une des cultures les plus controversées. En outre, ces monocultures causent un appauvrissement des sols et entrave la capacité de régénération des sols.
La déforestation : en marche vers la prise de conscience ?
Si la déforestation est un phénomène éloigné de notre quotidien, elle n’en est pas moins inexistante. Comme nous l’a rappelé Jonatahn Guyot : « on ne se doute pas qu’on y contribue avec notre alimentation par exemple« . L’alimentation, le carburant ou encore les produits cosmétiques, il y a de la déforestation derrière chacune de nos habitudes. En ce sens, on parle bien souvent de déforestation importée.
« Aujourd’hui, nous payons indirectement les conséquences de la déforestation et du réchauffement climatique ». En effet, dérèglement du climat, feux de forêts de plus en plus fréquents et propagation d’épidémies font partie des conséquences de la déforestation.
Cependant, en 2019, les incendies qui ont ravagé les forêts australiennes ont conduit à une prise de conscience : la détérioration de ces écosystèmes représente une menace physique tant pour les populations que la faune et la flore. En ce sens, l’épidémie du COVID-19 ne fait qu’accentuer cette prise de conscience. Si aujourd’hui aucun lien n’est établi entre cette pandémie mondiale et la déforestation, certaines études montrent que les zoonoses – maladies infectieuses des animaux transmissibles à l’humain – seraient plus à même de se développer avec la déforestation.
Quelles initiatives pour la forêt ?
Pour préserver et lutter contre la déforestation sans précédant, les autorités ainsi que les organismes internationaux tentent de donner des directives quant à la préservation de la vie terrestre. En outre, ces actions sont complétées par les entreprises ou associations , qui, à leurs échelles, apportent des solutions pour une gestion durable des espaces forestiers.
Parmi ces exemples, on compte l’association All4Trees. Cette association a pour but de réunir un ensemble d’acteur de la reforestation et de l’agroforesterie afin de proposer des solutions à une meilleure gestion des forêts. De plus, All4Trees sensibilise le grand public face à l’impact de nos modes de vies sur la déforestation.
L’ambition d’All4Trees, comme nous l’a décrit Jonathan Guyot, le président, est : « de faire un puzzle d’actions à différents niveau autant avec des actions citoyennes que professionnelles. Cela forme un ensemble de maillons avec divers acteurs et diverses stratégies ». En somme, la déforestation est aujourd’hui l’affaire de tous et All4Trees tente de réunir tous les acteurs autour, notamment, de deux projets : la fresque forêt et Zéro empreinte forêt.
En ce sens, de nombreux acteurs de la reforestation et du reboisement existent. Parmi eux, nous pouvons citer Envol Vert, qui développe des alternatives à la déforestation. Ou encore Coeur de Forêt, qui lutte pour la préservation et la valorisation des forêts et des Hommes.
Quelles initiatives pour la biodiversité ?
Afin de répondre à l’ODD 15 dans sa globalité, il est aussi essentiel de prendre en considération les problématiques de désertification des sols ainsi que la sauvegarde de la biodiversité.
Les monocultures sont l’une des principales raisons de l’appauvrissement des sols. Ajouté à l’utilisation massive d’intrants chimiques pour accroître la productivité, cela détériore et pollue les sols. En ce sens, l’ONU tente d’inverser la tendance en souhaitant la régénération des sols agricoles. Il existe des solutions pour cela, à l’image de ce que propose la startup Biomede grâce à la phytoremédiation.
De plus, développer de nouveaux systèmes d’agriculture semble être une solution afin de lutter contre l’appauvrissement des sols mais également pour préserver la biodiversité. En ce sens, l’agroécologie apparait comme une technique d’agriculture durable tant pour les sols que pour la biodiversité. Cette alternative à l’agriculture intensive vise à réduire l’utilisation d’intrants chimiques tout en associant les cultures pour accroître la biodiversité.