Lhyfe est l’une des têtes de pont en matière de développement de l’hydrogène vert en France. La startup propose une solution clé en main de production industrielle d’hydrogène 100% vert – c’est à dire produit uniquement grâce à des énergies renouvelables. Sa solution, modulaire et déployable rapidement, pourrait révolutionner les secteurs de la mobilité et de l’industrie. Créée à Nantes en 2017, elle s’adresse aux collectivités, aux industries et au monde du transport.
En début d’année 2020, la jeune entreprise a levé 8 millions d’euros pour déployer sa solution sur différentes site industriels. Elle a également entamé la construction d’un site de production d’hydrogène vert en Vendée. Le bâtiment de 700m2 devrait produire quotidiennement 300 kilos d’hydrogène chaque jour à partir du printemps 2021. Entre autres projets, la jeune entreprise a également ouvert une filiale en Allemagne, pays européen qui investit énormément dans l’hydrogène.
Le développement international de Lhyfe ne s’arrête pas là puisque l’entreprise française est également en discussion avec d’autres pays européens – notamment au Danemark- et pourrait ouvrir 6 autres filiales à l’étranger dans les prochains mois. La gestion de l’intermittence des énergies renouvelables est la spécialité de Lhyfe, qui a conçu une solution qui s’adapte aux productions éoliennes et qui lui permet de fournir les quantités industrielles requises pour développer ce vecteur énergétique à grande échelle.
L’hydrogène vert obtenu par électrolyse de l’eau pourrait être utilisée principalement pour décarboner le transport. Elle remplace en effet la propulsion thermique, forte émettrice de CO2. La solution fait rêver toutes les industries : l’aéronautique, le ferroviaire (des trains à hydrogène roulent déjà en Europe), l’industrie maritime et, bien évidemment, les constructeurs automobiles. Entre autres exemples, le Conseil Général de la Manche est équipé d’une flotte de 14 véhicules à hydrogène, tout comme les autobus du centre ville d’Auxerre ou encore de la ville de Pau. Récemment, la ville de Dijon s’est également lancée dans ce procédé.
En 2021, l’entreprise a également lancé, en collaboration avec Les Chantiers de l’Atlantique et l’école Centrale Nantes, un projet pilote de production d’hydrogène offshore. Le but de cette expérimentation est de valider la fiabilité des électrolyseurs à partir d’eau de mer et de pouvoir créer de l’hydrogène directement grâce à des éoliennes offshore.
Lire notre interview de Matthieu Guesné, Président-fondateur de Lhyfe
La région Pays-de-la-Loire avant-gardiste en matière d’énergies renouvelables
La construction du premier site industriel de Lhyfe a donc débuté en Vendée, à proximité du parc éolien de Bouin. Ce sera le premier site de production d’hydrogène 100% vert en France. Il produira dès le premier semestre 2021 de l’hydrogène vert en grande quantité (environ 300 kilos/jour) pour répondre de façon évolutive aux besoins du grand Ouest. D’ailleurs, parmi les différents investisseurs de lhyfe, figure le SyDEV, le Syndicat d’Energie de Vendée, mais d’autres acteurs locaux.
Ce premier site industriel est également co-financé par des acteurs publics du territoire : région Pays-de-la-Loire, département de Vendée, communauté de communes de Challans-Gois. Il sera complété par une première station à hydrogène située à La Roche-sur-Yon. Une station qui alimentera une première ligne de bus, des véhicules de la collectivité (bennes à ordures ménagères, etc.), et qui sera ouverte au grand public pour sensibiliser au développement de cette énergie.
La Région Pays-de-la-Loire est particulièrement soucieuse du développement des énergies renouvelables. Outre une capacité importante au niveau des énergies marines renouvelables – à l’image du parc éolien offshore de Saint-Nazaire qui devrait, à terme produire 20% de l’électricité du département de la Loire-Atlantique, la région innove sur ces sujets avec le programme SMILE Smart-grids, qui se veut une vitrine du savoir-faire français en matière d’électricité verte.
Enfin, récemment, c’est la ville de Nantes qui ouvrait la voie au transport fluvial à Hydrogène en équipant l’un de ses navibus de cette technologie.