Cyril Neves a créé la marque Les Petits Bidons en 2017. Comme de nombreuses personnes, l’entrepreneur a d’abord commencé en faisant sa propre lessive maison après avoir découvert les dessous des lessives traditionnelles. En particulier le fait que la réglementation permet aux industriels d’apposer sur leurs produits des listes d’ingrédients incomplètes, leur évitant ainsi d’afficher les ingrédients potentiellement nocifs pour la santé et pour l’environnement. “J’ai trouvé dingue que des produits qui se retrouvent à même la peau ne fassent pas l’objet d’une transparence totale” résume le créateur de la marque.
Outre l’impact sur la santé, les lessives participent à la pollution des milieux aquatiques. Notamment puisque les résidus présents dans les eaux sont mal traités par les stations d’épuration. Un traitement efficace nécessiterait un tri et serait coûteux. Une étude de 2021, conduite par l’INERIS et demandée par l’OFB sur le sujet, montre que certains sites présentent des concentrations de résidus de détergents ou de biocides qui dépassent de 10 voire 100 fois les valeurs seuils d’impact chronique. Ce qui induit un risque majeur pour la biodiversité. Les principaux contaminants des eaux françaises sont des résidus de détergents..
C’est en ce sens que Cyril Neves décide de produire en France des lessives propres, aux formulations transparentes qui limitent au maximum les impacts sur la santé et environnementaux, tout en restant des produits efficaces. La marque s’inscrit de cette manière dans une tendance de fond qui voit émerger de nombreux acteurs ces dernières années.
Une marque qui mise sur le naturel
Après presque une année de recherche, un laboratoire français missions par Les Petits Bidons a réussi à mettre au point des formules naturelles et efficaces. Suite à cela, la startup a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Tudigo à l’été 2018 pour financer sa première production. Les Petits Bidons a pu commercialiser ses produits à la fin de l’année 2018 via son site internet.
À peine, trois ans plus tard, la startup propose désormais des lessives, détachants solides et liquides vaisselle, avec des formules les plus saines possibles. Elle développe aussi son offre Zéro Déchet avec un savon solide pour la vaisselle, des éponges en tissu ou encore des essais-tout compostables en fin de vie. “Nous avons des formules de lessive qui contiennent jusqu’à 100% d’ingrédients naturels et qui sont dans des emballages en plastique recyclé, issu à 100% de déchets, et recyclable” explique Cyril Neves. Depuis le début de ses activités, Les Petits Bidons estime avoir permis d’éviter la production de 10 tonnes de plastique.
La marque est maintenant disponible dans 300 points de vente en France et via leur e-shop. Elle souhaite continuer à développer sa gamme, notamment avec la sortie prochaine de nettoyants multisurfaces. “L’idée c’est vraiment de pouvoir avoir une réponse pour tout l’entretien ménager, en restant efficace et en continuant de travailler sur les emballages et la composition de nos produits” précise Cyril Neves.
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Les Petits Bidons sensibilise ses clients
Les Petits Bidons se base sur une communauté de plus de 100 000 personnes avec laquelle la startup échange pour améliorer ses produits. L’entreprise en profite pour faire de la pédagogie avec eux sur le secteur des produits ménagers, qui reste opaque pour la majorité des consommateurs. Elle relaie ses découvertes et recherches, qu’elles soient négatives ou positives.
La startup a même lancé une étude avec YouGov sur le marché des lessives et le niveau d’informations des français.es. Selon cette étude, 66% des français.es ignorent que les lessives classiques contiennent des dérivés d’huile de palme et des tensioactifs dérivés du pétrole. Elle officie également auprès des pouvoirs publics pour faire évoluer la réglementation sur la transparence des compositions.
Le temps législatif étant long, la startup mise pour l’instant sur les changements qu’elle peut apporter sur son marché. Chaque jour en France, c’est plus de 20 millions de lessives lancées. Ainsi, ce sont des milliards de litres d’eau, qui ne sont pas entièrement traités par les stations d’épuration, qui finissent dans les canalisations puis dans les fleuves et rivières, rien qu’en France.
