Les besoins alimentaires de la population mondiale devraient croître de 50% environ à l’horizon 2050, dans un contexte de réchauffement climatique qui aggrave les phénomènes météo extrêmes (sécheresses, orages de grêle, inondations, gelées, etc.) et qui accentue la pression sur l’eau. En parallèle, il existe également une pression foncière qui pose question sur l’utilisation des sols.

Dans le futur, il faudra donc répondre à un double enjeu : nourrir toujours plus de monde avec de moins en moins de sols disponibles et une pression climatique jamais vue. L’occasion de rappeler certaines limites de notre système agroalimentaire actuel. Par exemple, 25% à 30 % de la production alimentaire mondiale est perdue ou gaspillée chaque année.

Pour faire face à ces enjeux, il faudra donc modifier nos agricultures afin de trouver un mix durable entre productivité et protection de l’environnement. Les pratiques agroécologiques semblent les plus efficaces pour atteindre cet objectif. En parallèle, le monde agricole épouse depuis quelques années l’innovation pour optimiser et améliorer son fonctionnement. Et si la technologie ne sera pas l’unique solution, elle offre des perspectives intéressantes. En France, cet écosystème est l’un des plus porteurs au monde.

L’innovation collaborative au cœur des attentes de l’écosystème français de l’Agritech et de la Foodtech.

L’Agritech, la Foodscience et la Foodtech françaises sont porteuses de solutions d’innovations essentielles pour l’avenir de l’humanité et de la planète. Elles concernent plusieurs grands enjeux : la capture et le stockage du carbone dans les sols ; la création d’outils d’automatisation pour réduire la pénibilité et améliorer la performance des agriculteurs ; la création d’outils et de produits permettant de renouveler les méthodes de production ; ou encore la mise en oeuvre de solutions pour améliorer la traçabilité des produits, réduire le gaspillage alimentaires et proposer des produits plus sains et plus durables.

À l’occasion du LFDay, rendez-vous annuel incontournable des professionnels de l’Agritech et de la Foodtech, KPMG France et la Ferme Digitale ont publié une première étude pour décrypter la performance et les perspectives des startups de l’Agritech et de la Foodtech en France.

Malgré la complexité à la fois des enjeux et des solutions à apporter, il semble qu’un pas en avant soit désormais franchi dans ce domaine, notamment grâce à l’innovation collaborative entre les acteurs de la recherche, les startups, les industriels, les coopératives agricoles et les groupes agroalimentaires. Un travail en commun qui débouche sur de belles réussites.

« La France a franchi une première étape, l’écosystème est fertile et de nombreuses pousses ont germé. Nous sommes convaincus que démarre une deuxième phase de croissance et d’accélération, de passage à l’échelle et d’émergence de leaders internationaux, en faveur d’une agriculture durable, performante et citoyenne« , affirment ainsi Jérôme Le Roy, Co-Fondateur et Président La Ferme Digitale et Marie-Claire Renault, Senior Manager, Spécialiste agriculture et alimentation chez KPMG en France.


Une dynamique porteuse pour les startups françaises

En 2022, 46 startups françaises des secteurs agricole et alimentaire ont ainsi levé 668M€, franchissant le cap symbolique des 500M€. Il s’agit d’une progression de +242% par rapport à 2021, plaçant ainsi l’Agritech et la Foodtech au-dessus du niveau de performance des principaux secteurs de la Tech en France.

L’AgriTech domine largement avec 26 opérations conclues, et un montant moyen de 18,2M€ pour un total de 473M€, représentant 71 % des investissements, avec une tendance forte pour la nutrition alternative, alors que l’offre alimentaire de demain sera influencée par deux autres tendances (la nutrition santé, la nutrition personnalisée)

Sur le 1er quadrimestre 2023, 21 levées de fonds ont eu lieu, pour 270M€ ont été conclues et le segment Agritech capte la majorité des financements, avec 14 opérations représentant 229M€, soit 85 % du montant total. Cette dynamique confirmée de l’AgriFoodtech française est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un contexte de ralentissement des levées de fonds pour la French Tech au premier trimestre 2023 et alors que le financement des start-ups françaises a chuté de 68 % sur un an.

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