Le ministère de la transition écologique et solidaire est sur tous les fronts en ce moment pour favoriser les alternatives à la voiture individuelle. Après avoir annoncé un plan de 60 millions d’euros pour pour favoriser la pratique du vélo, Elisabeth Borne et son secrétaire d’Etat chargé des transports Jean-Baptiste Djebbari poursuivent leurs travaux avec la mise en place d’un cadre favorisant le déploiement du covoiturage au quotidien.
Ainsi, en complétant le forfait mobilités durables par deux décrets qui permettent la mise en place d’incitations financières par les collectivités, l’Etat souhaite que des offres de covoiturage, en particulier sur les trajets domicile/travail, puissent se développer afin de restreindre l’usage de la voiture individuelle.
Ces allocations que pourront proposer les collectivités aux usagers comme aux conducteurs, devraient permettre de réduire le prix de la place pour le passager. Elles sont d’autant plus intéressantes qu’elles peuvent concerner différents sujets :
Si plusieurs dizaines de collectivités expérimentent déjà des politiques d’incitation financières au covoiturage en partenariat avec des plateformes comme Klaxit ou Karos, la mise en place d’un cadre stabilisé pourrait permettre à ces dispositifs de se déployer à plus grande échelle sur les territoires. Ce qui viendrait aussi compléter les politiques conduites par certains employeurs.
Une solution pour réduire les émissions de CO2
Dans de nombreux territoires, le covoiturage fait ainsi partie de l’offre accessible aux abonnés du réseau, dans une logique de développement de l’intermodalité. Ceux-ci peuvent ainsi combiner librement bus, tramway et covoiturage grâce à un même titre de transport. À titre d’exemple, c’est ce qui est proposé par la ville de Nantes depuis cette année dans le cadre d’une politique qui vise à diviser par deux la part modale de la voiture sur la métropole. En contrepartie, la collectivité, via son opérateur de transport, verse une allocation par trajet et par passager transporté à chaque conducteur.
Sur le plan environnemental et sanitaire, le covoiturage permet de diminuer les émissions polluantes et de réduire la consommation d’énergie. À l’échelle d’une agglomération, on estime qu’il peut permettre jusqu’à 30% de réduction des émissions de CO2. Sur le plan de la circulation, le covoiturage contribue également à la décongestion des routes, et réduit le stationnement de véhicules.
Dans le cadre de la transition de nos métropoles vers des modèles de villes durables, le covoiturage est ainsi une sorte d’alternative aux transports en commun. Dans une métropole de 500 000 habitants, si chaque conducteur prend un passager dans son véhicule, il est ainsi possible de réduire le traffic de presque 40%.
Par ailleurs, cela représente également des possibilités de gain de pouvoir d’achat. Ainsi, d’après le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, le covoiturage peut permettre « à un salarié automobiliste qui habite à 30 km de son lieu de travail et qui covoiture quotidiennement en alternance avec un voisin ou un collègue, d’économiser près de 2 000 € chaque année ».
On rappelle que l’objectif du gouvernement est de tripler la part du covoiturage dans les 5 ans pour atteindre 3 millions de covoitureurs au quotidien.