Anticiper le départ à la retraite des exploitants agricoles constitue un enjeu de société majeur. En France, 50% des agriculteurs partiront à la retraite dans les 10 années à venir, avec une conséquence directe : près de 100 000 fermes seront cédées ou disparaîtront dans la prochaine décennie.

Un phénomène qui pourrait faciliter la concentration de la production alimentaire autour d’acteurs industriels mais qui pourrait aussi être un levier pour favoriser la transition de notre modèle agricole autour de nouvelles pratiques, comme l’agroécologie, et d’une nouvelle génération d’agriculteurs.

C’est face à cette problématique que FEVE (Fermes en Vie) est née. Le concept derrière cette entreprise est simple : financer l’achat de fermes grâce à l’épargne citoyenne et les louer (avec option d’achat) à des agriculteurs s’engageant à respecter une charte agroécologique ambitieuse. Elle développe également une plateforme digitale, baptisée La Grange, qui permet aux porteurs de projets d’obtenir de l’aide pour leur transition en agroécologie.


Une levée de fonds de 1,7M€ pour se déployer en France

Une promesse et un engagement qui ont rapidement trouvé écho. 18 mois après sa création, FEVE a déjà séduit plus de 700 investisseurs particuliers pour un montant d’investissement total qui s’élève à plus de 7M€. Ces fonds ont permis la reprise de 7 fermes et une quinzaine de projets sont prévus sur l’année 2023. Ces 7 fermes représentent 500 hectares de terres agricoles qui seront converties en agroécologie.

Un succès qui a permis à la startup de lever également 1,7M€ en Série A auprès de 9 Business Angels et de la BPI. Concrètement, cette levée de fonds doit permettre à la jeune pousse de déployer sur la France entière son activité de financement du foncier agricole. Pour cela, l’entreprise souhaite recruter des équipes localement dans chaque région, après avoir démarré en Nouvelle Aquitaine. Ces fonds permettront également d’accélérer le développement de la Grange, une plateforme digitale qui aide les porteurs de projets à monter leur projet agroécologique.

Désormais, l’objectif de la startup sera d’évangéliser les particuliers sur le rôle que peut jouer leur épargne dans la transition agroécologique afin d’augmenter la reprise de fermes. La startup vise 12M€ de collecte d’ici fin 2023 afin de reprendre 15 fermes d’ici la fin de l’année.

Une foncière agricole citoyenne

Toute personne physique ou toute personne morale agréée par Fermes En Vie peut souscrire à cette foncière agricole citoyenne. La souscription minimale est de 500€ et le plafond maximal de 600 000€. Un système qu’on retrouve ailleurs, notamment avec les structures Terres de Lien ou Eloi. À noter qu’il s’agit d’une solution d’épargne et non d’un investissement en actions comme cela peut être proposé sur des plateformes de financement comme Lita.co.

Fermes en vie utilise ensuite ces fonds pour la reprise des fermes. Les terres et les bâtiments sont loués aux agriculteurs et agricultrices sous la forme de baux long terme, en général des baux ruraux environnementaux sur 25 ans. L’entreprise a également fait le choix de proposer une option d’achat aux agriculteurs et agricultrices de nos fermes pour qu’ils puissent avoir cette perspective.

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