Parmi les mesures visant à limiter le dérèglement climatique de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, une partie est réservée au secteur immobilier. Au coeur de ces mesures, la lutte contre les passoires énergétiques qui interdira à partir de 2025 la location des logements les plus énergivores, ou encore l’obligation de réaliser un audit de performance énergétique des logements.

Face à cette pression réglementaire, et à l’objectif affiché de la France d’avoir un parc de bâtiment neutre en carbone d’ici 2050, les entreprises et les professionnels doivent dès aujourd’hui s’adapter afin d’appréhender ces changements. D’une manière générale, pour les propriétaires fonciers, bailleurs et grandes entreprises, la performance énergétique est un impératif. Le secteur du bâtiment représente en effet 18% de nos émissions nationales de gaz à effet de serre, dont 42% concernent le secteur tertiaire.

« Les acteurs du secteur immobilier ont compris que s’ils n’agissaient pas rapidement pour mettre à niveau tous les bâtiments qui composent leur patrimoine, ils allaient perdre de la valeur et de l’argent avec la décote brune. Cette décote de valeur est la principale raison pour laquelle grands acteurs et investisseurs financiers font appel à des sociétés comme nous : ils se rendent compte que c’est pour eux un enjeu en termes financiers », analyse Vincent Bryant, cofondateur de Deepki, une entreprise qui propose une solution logicielle d’aide à la décision concernant les problématiques de performance et de rénovation énergétique des bâtiments.

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Réduire l’impact de l’immobilier sur le changement climatique

Cofondée par Vincent Bryant et Emmanuel Blanchet en 2014, Deepki s’adresse avant tout aux grands propriétaires fonciers : aux chaînes de centres commerciaux, comme le groupement des Mousquetaires ou Picard ; aux gestionnaires de centre commerciaux comme Klépierre ou Unibail ; ainsi qu’aux banques, assureurs, et institutions détentrices de patrimoine immobilier comme l’État ou la SNCF. 

« Nous avions tous les deux fait le constat que le secteur de l’immobilier était paradoxal, dans la mesure où les acteurs de l’immobilier n’ont pas de visibilité sur les émissions de CO2 et sur l’impact environnemental de leur patrimoine, alors que ce secteur représente 1/3 des émissions de CO2 en France. Or, ce secteur doit être net zéro d’ici 2050 », explique Vincent Bryant, au sujet de la création de Deepki, « C’est pour cela que nous souhaitions aider ces acteurs (investisseurs, gestionnaires d’actifs foncières ou occupants) à rendre leur patrimoine net zéro, c’est-à-dire réduire l’impact de l’immobilier sur le changement climatique »

Le modèle économique adopté par l’entreprise est basé sur une plateforme SaaS dont les coûts de paramétrage et de formation reviennent aux utilisateurs, qui peuvent ensuite souscrire à un abonnement fonctionnant par bâtiment et par an. 

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Bâtiments


Une récente levée de fonds de 150 millions d’euros 

Deepki a finalisé début avril 2022 une levée de fonds qui s’élève à 150 millions d’euros. Ses ambitions sont triples, puisque l’entreprise souhaite recruter 200 collaborateurs en 2022, contre 150 présents à l’heure actuelle. L’objectif est également de renforcer le développement de Deepki à l’international, avec des bureaux qui ouvriront prochainement à Amsterdam ainsi que sur la côte est des États-Unis. Enfin, l’entreprise souhaite faire de l’acquisition de sociétés pour accroître son développement. 

Actuellement, la startup est ainsi présente dans 38 pays et détient des bureaux à Londres, Berlin, Milan, Madrid et Paris. Deepki se positionne comme un leader mondial sur son créneau, avec pour principal concurrent une entreprise américaine dont le chiffre d’affaires lui serait inférieur de 50%.

Un succès qui réjouit son fondateur, et qui selon lui s’explique par le fait que « l’enjeu environnemental a rejoint l’enjeu financier pour la première fois, ce qui entraîne un changement et une adaptation très rapides du marché ». La France apparaît ainsi comme pionnière dans ce secteur, bien que les enjeux restent de taille. Une étude réalisée en février 2022 estime ainsi que la majorité des actifs immobiliers commerciaux des fonds de pension européens n’affichent pas encore de bonnes performances au regard des critères ESG. 

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