Time for The Planet est une entreprise lancée en 2019 avec un objectif qui ne manque pas d’ambition : lever progressivement 1 milliard d’euros pour financer 100 entreprises actives dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et pour trouver ce financement, l’entreprise mise sur la participation citoyenne. À l’heure où nous rédigeons ces lignes, 38 673 français.es sont ainsi actionnaires de Time for The Planet, ce qui a permis à l’entreprise de récolter la modique somme de 6,5 millions d’euros.

Concrètement, l’équipe de TFP source et sélectionne chaque mois des centaines de projets innovants qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique, en fonction d’un cahier des charges précis. « L’idée, c’est de créer des solutions qui sont scalables à l’international et qui vont avoir un impact qu’on peut mesurer en termes de pourcentage sur les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale » nous confiait récemment Coline Debayle, l’une des co-fondatrices de la structure. Chaque projet est ensuite évalué indépendamment par des milliers de bénévoles afin de s’assurer de leur pertinence.

Les projets qui passent cette première étape sont ensuite soumis à un comité scientifique avant d’être présentés aux actionnaires. “Nous avons conçu une méthode de sélection rigoureuse pour détecter les meilleurs scientifiques et les meilleures innovations”, explique Denis Galha Garcia, l’un des 6 co-fondateurs, chargé de piloter le volet scientifique du mouvement. Et justement, fin décembre 2021, 3 premières entreprises ont été présentées au public. Il s’agit de Carbon Impact, Beyond the sea et Leviathan Dynamics.


Carbon Impact et le fabuleux pouvoir de l’olivine

Le premier projet dévoilé par Time for The Planet s’appelle Carbon Impact. Il s’agit d’une entreprise qui s’appuie sur le projet scientifique d’une ONG néerlandaise (le projet Vesta) qui vise à exploiter les caractéristiques de l’olivine. En effet, ce minéral issu de roches volcaniques possède le pouvoir naturel de capter du CO2 grâce à une réaction chimique qui se produit lorsque la roche bénéficie de l’énergie des vagues.

L’idée de la startup Carbon Impact consiste donc à concasser cette roche en grain le long des plages, et à laisser la nature faire le reste. L’ONG estime qu’une tonne d’olivine répandue sur une plage permet ainsi de capter 1,25 tonne de CO2. Le potentiel serait donc immense mais nécessite d’être testé en conditions réelles. Time for The Planet a accordé 1,5M€ à ce projet afin de les aider à réaliser une première expérimentation concrète.


Leviathan Dynamics, pour réinventer la climatisation

L’un des premiers accords véritablement contraignant pour l’environnement, le protocole de Kyoto, visait à lutter contre certains gaz à effet de serre contenus dans les appareils réfrigérants et les climatiseurs. Mais aujourd’hui, les gaz HFC représentent encore 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. C’est pour répondre à cette problématique que l’entreprise Leviathan Dynamics propose des climatiseurs qui utilisent l’eau comme fluide réfrigérant, tout en étant plus efficient d’un point de vue énergétique.

La startup estime ainsi que ses climatiseurs consommeraient 30% d’énergie en moins. Ce qui n’est pas rien quand on sait que leur usage en été implique des pics de consommation d’électricité (et que cela nous coûte beaucoup sur le plan environnemental dans des pays à l’énergie carbonée). Elle récolte 350 000 euros de financements grâce à Time for The Planet.


Beyond the sea, un acteur du transport maritime à la voile

Le transport maritime représente 950 millions de tonnes de CO2 eq chaque année (presque autant que les 320 millions de SUV qui roulent à travers le monde). De fait, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de ce mode de transport qui gère 90% du transport de marchandises dans le monde, de nombreuses initiatives émergent, à l’image du GNL ou de l’utilisation de la technologie pour un routage optimisé. Mais l’hypothèse qui semble la plus viable, c’est le retour de la propulsion vélique : à savoir l’utilisation de grandes voiles pour permettre aux navires de se déplacer.

La France regorge d’entreprises pionnières sur ce sujet : Airseas, Néoline, Zéphyr&Borée et… Beyond the Sea, qui propose un concept de traction par cerf-volant, issu de la technologie du kitesurf, pour utiliser le vent comme source d’énergie. Grâce à Time for The Planet, elle vient de lever 1 million d’euros pour développer sa solution.

3 projets intéressants qui reçoivent donc presque 3 millions d’euros grâce à une mobilisation citoyenne inédite qui prouve, à l’instar du développement de nombreuses coopératives, que les actions collectives peuvent avoir énormément d’impact en matière de transition écologique.

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