Anciennement connue sous le nom d’Ecolactis, Boostherm est une entreprise lancée à la fin de l’année 2008 par Laurent Decaestecker. L’entreprise est spécialisée dans l’exploitation de la chaleur perdue des installations frigorifiques. Elle utilise cette chaleur pour produire de l’eau chaude grâce à sa technologie, DCT, brevetée en 2009. « Nous travaillons sur une méthode de récupération de chaleur qui est 4 à 5 fois plus performante que ce qui existait » indique Laurent Decaestecker.
À ses débuts, l’entreprise a été accompagnée par l’incubateur d’entreprises innovantes Prémice et a bénéficié de subventions de Bpi France. Ensuite, elle a ouvert son capital au fond d’amorçage Bourgogne Croissance Innovations. Les activités principales de Boostherm sont la conception et la fabrication de produits qu’elle commercialise auprès des installateurs ou distributeurs. Elle a développé une gamme de produits adaptés pour des installations de quelques kW à plusieurs centaines de kW, ce qui exclut uniquement les particuliers et les très grosses structures industrielles.
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Une technologie qui récupère 100% de la chaleur produite par les frigos
La technologie développée par Boostherm permet ainsi de récupérer 100% de la chaleur produite par les installations frigorifiques et de pouvoir la réutiliser pour d’autres usages. L’entreprise propose donc une gamme de produits selon les besoins de récupération de chaleur de ses clients, essentiellement des professionnels qui peuvent donc profiter de l’eau chaude gratuite obtenue par la valorisation de leurs installations frigorifiques pour nettoyer leur locaux ou leur vaisselle, mais aussi chauffer directement leurs réserves ou leurs surfaces de ventes.
La startup s’inscrit dans la mouvance de ces structures qui travaillent sur la valorisation de la chaleur fatale. On retrouve plusieurs applications de ce type via des entreprises comme Qarnot, par exemple, qui revalorise la chaleur des services numériques. L’impact environnemental des installations de Boostherm dépend évidemment de l’énergie remplacée. Il est particulièrement positif lorsque le système vient remplacer une énergie très carbonée comme le gaz, le fioul ou le propane.
Enfin, pour augmenter son impact, l’entreprise mise aussi beaucoup sur la durée de vie de ses produits et sur leur réparabilité. « Les premiers systèmes que nous avons installés en 2009 sont toujours en fonctionnement. La durée de vie des produits peut être estimée au moins à une quinzaine d’années mais il n’y a pas de date limite« , précise Laurent Decaestecker. Comme toutes entreprises produisant des équipements électriques et électroniques, Boostherm prévoit la fin de vie de ces produits grâce à son partenariat avec l’éco-organisme Ecosystem.
Une entreprise bientôt reprise par ses salariés ?
Actuellement, il existe plus de 2 000 installations vendues par la startup qui sont en fonctionnement, dont environ 700 dans des super et hypermarchés comme Carrefour ou Casino. De nombreux secteurs sont représentés dans la clientèle de l’entreprise : la restauration, les grandes cuisines, l’agro-alimentaire, la grande distribution. En 2020, l’entreprise a atteint un CA de 2,7 millions d’euros.
En plus de la France, Boostherm est présent à l’international et en particulier dans les pays limitrophes à la métropole comme le Benelux, l’Allemagne ou la Suisse. Bien que son activité soit si étendue, l’entreprise Boostherm ne compte que 6 salariés et ne ressent pas le besoin de recruter puisque leur partie est limitée à la conception et à la fabrication. D’ailleurs, ce sont les salariés qui vont reprendre l’entreprise dès la mi-décembre pour lui donner un nouvel élan.