En 2020, l’ADEME, en partenariat avec BRGM, (l’établissement public français pour les applications des sciences de la Terre) a publié une note qui revient sur les atouts de la géothermie de surface comme une énergie performante et durable pour les territoires.

La géothermie se présente en effet comme une alternative intéressante pour le chauffage, notamment car l’installation de chauffage au fioul dans les logements sera interdite dès le premier janvier 2022. Progressivement, les chauffages au fioul et au gaz risquent d’ailleurs d’être proscrits, autant pour les particuliers que les bâtiments du tertiaire, au profit de sources bas-carbone (chauffage électrique) ou renouvelables (biométhane, solaire thermique ou géothermie).

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La géothermie, une technologie durable à moindre coût

La géothermie est une source d’énergie renouvelable qui consiste à utiliser la chaleur de la croûte terrestre. Pour cela, des capteurs géothermiques reliés à une pompe à chaleur sont installés. Cette technologie ne nécessite pas de forage et exploite des roches du sous-sol ou les nappes d’eau souterraine, souvent à moins de 200 mètres de profondeur. Contrairement à la géothermie en profondeur, qui est davantage controversée, les risques pour l’environnement ou les risques sismiques sont donc négligeables avec la géothermie de surface.

Cette technologie est de plus en plus utilisée en France et cumule plusieurs avantages significatifs. Environ 200 000 pompes à chaleur géothermiques sont déjà en fonctionnement dans l’hexagone. La mise en place d’un système géothermique nécessite d’avoir recours à des professionnels qualifiés qui disposent de la mention RGE. Elle peut être utilisée pour des rénovations ou des constructions en tout genre. 

L’un de ces grands avantages, c’est qu’elle permet d’avoir une meilleure visibilité sur les coûts énergétiques étant donné que son coût est stable et non assujettie aux marchés. Certes, le coût d’investissement est souvent plus élevé que pour d’autres énergies. Cependant, des aides sont proposées pour y pallier (avec le Fonds Chaleur ou les aides régionales par exemple), des garanties proposées en cas de risque d’échec (avec la SAF Environnement) et le retour sur investissement se fait en moyenne entre 8 et 13 ans. 

Une fois la technologie installée, les coûts d’exploitation sont moindres car ils se résument aux coûts d’entretien de l’exploitation et de la consommation d’électricité de la pompe à chaleur. Celle-ci ayant une durée de vie d’en moyenne 17 ans. Ainsi, 1kWh d’électricité consommée par la pompe à chaleur équivaut à 4kWh thermiques. Selon les experts, la facture énergétique se réduit des trois quarts.

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Un système qui bénéficie aux territoires locaux ?

La géothermie de surface est une source d’énergie qui peut être installée presque partout en France et en tout temps. Cette technologie ne dépend pas des conditions climatiques. Les sols de 88% du territoire métropolitain permettent d’installer cette technologie avec une simple déclaration administrative. Sur 10% du territoire, l’avis d’un expert est requis et uniquement sur les 2% restants du territoire, une autorisation administrative est nécessaire. 

Le système s’intègre très bien dans les milieu urbain dense puisqu’il se situe en sous-sol, ne fait pas de bruit, n’émet pas d’odeur et ne dépend pas d’actions externes. En outre, il n’y a besoin d’aucun système de stockage ni de transports d’énergies. En plus de permettre l’indépendance énergétique, l’installation contribue à promouvoir l’emploi de proximité.

En 2016, d’après les chiffres de l’ADEME, la filière géothermie française représentait 2 300 emplois directs et 388M€ de chiffre d’affaires.

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Une alternative pour réduire le réchauffement lié à la climatisation ?

C’est désormais connu, l’usage de la climatisation l’été augmente la température en ville, puisque l’air chaud est rejeté hors des bâtiments. Par ailleurs, elle entraîne souvent une hausse de la consommation électrique sur des périodes où le réseau est déjà tendu. Ici aussi, la géothermie présente des avantages puisque cette technologie peut produire du froid si la pompe à chaleur est munie d’un système réversible ou par le biais du geocooling. Avec le geocooling, 1kWh d’électricité consommée peut produire jusqu’à 50 kWh de frais. 

Évidemment, les risques liés à la géothermie existent. Mais, contrairement à la géothermie en profondeur où les risques sismiques sont avérés, les tremblements de terre ne représentent pas un risque avec la géothermie de surface. Néanmoins, pour éviter toutes difficultés liées au sol, il est important de faire appel à une entreprise spécialisée et certifiée qui agira en fonction de la nature du sol et de sa profondeur.

Avec 2,0 TWh de chaleur fournie en 2020, la géothermie n’est pas la première source de chaleur renouvelable en France, derrière le solaire thermique qui fournit 2,2 TWh par an. La programmation pluri-annuelle de l’énergie, sur la période 2019-2028, prévoit d’en accélérer le développement pour atteindre 5 TWh dans un scenario bas et 7 TWh dans un scenario optimiste. Très loin, cependant, des objectifs proposés pour le biogaz (entre 17 et 18 TWh) et la biomasse. Bien que cette dernière, sous certains aspects, a tout du faux-ami climatique.

Pour retrouver la note complète de l’ADEME, c’est ici

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