AURA – pour Agriculture Urbaine Responsable pour l’Avenir – est une startup créée en 2017 par trois ingénieurs, et reprise en 2019 par Cyrille Schwartz, qui recentre son activité sur la végétalisation de locaux d’entreprise grâce à l’aquaponie. L’activité principale de l’entreprise est ainsi d’installer et d’entretenir des Baromate, qui sont des structures accueillant à la fois des poissons et des plantes aromatiques et décoratives dans un circuit fermé.
Les principaux objectifs visés par AURA sont la sensibilisation des salarié.es des entreprises à leur alimentation ainsi que la reconnexion avec la nature. « Pour moi, il n’y a pas de transition écologique possible si on ne recrée par ce lien entre la nature et l’humain » explique Cyrille Schwartz, co-dirigeant d’AURA. « Cette reconnexion est nécessaire pour engager une dynamique et une participation globale. Pour y arriver, il faut montrer l’intérêt de mettre la nature dans le quotidien.«
En effet, de plus en plus d’études louent les bienfaits du contact avec la nature pour les humains lors de leurs activités professionnelles. Les avantages de cette exposition à la nature sont ainsi nombreux, autant sur le point de la santé physique et mentale que sur la concentration et la créativité au travail. « Trop souvent, nous voulons dominer la nature, l’utiliser comme ressource. Là, nous nous en servons comme source d’inspiration » ajoute l’entrepreneur.
Un produit à destination des entreprises
AURA propose donc des Baromate constitués d’aquariums équipés chacun d’une quinzaine de poissons. Dans ce modèle, chaque poisson joue sa partition. Certains oxygènent l’eau, d’autres nettoient les vitres en mangeant des algues, mais on retrouve aussi des crevettes qui mangent les poissons mourants et les peaux de mue, par exemple. Un véritable écosystème qui permet aussi aux plantes de vivre puisque les excréments des poissons sont transformés par des biofiltres en nitrates, assimilables pour les plantes. Ces dernières filtrent l’eau des poissons et la rendent plus propre afin que le cycle puisse perdurer.
Les Baromate d’AURA ont ainsi la particularité d’être autonomes, et l’entreprise travaille sur un modèle de location et entretien tout compris afin de faciliter encore leur déploiement en entreprise. Actuellement, il est encore difficile d’évaluer la durée de vie des produits car la startup est assez jeune. Néanmoins, selon AURA, tous les baromates sont encore en parfait fonctionnement après quatre années. Le composant le plus éphémère de ces aquariums est évidemment le vivant. Cependant, les poissons se reproduisent ou peuvent être remplacés, de la même manière que les plantes. Le système est donc fait pour durer.
Les principaux intéressés par les produits d’AURA sont les membres de service RSE qui sont à la recherche d’initiatives pour végétaliser leurs entreprises et sensibiliser leurs collaborateurs à la biodiversité. La startup compte aujourd’hui 25 clients. Chacun ayant un ou plusieurs baromates dans leur locaux. Par exemple, L’ORÉAL s’est tourné vers cette solution pour sensibiliser ses employés et partenaires. Cela peut compter dans l’obtention de label comme le label Biodiversity.
Pour végétaliser des espaces de travail, de nombreuses startups se développent ces dernières années, telles que Power of Moss ou Merci Raymond. Cependant, la solution de l’aquaponie est avantageuse par rapport aux plantes d’intérieures habituelles dans la mesure où elle permet un engagement plus ou moins important selon l’envie des utilisateurs. Cela aide aussi à développer ses connaissances sur les plantes aromatiques et décoratives et même certains fruits, comment les faire pousser et comment les utiliser une fois en cuisine.
« Nous observons un déficit des connaissances des cultures du vivant. L’aquaponie est un formidable levier d’éducation au sens du vivant et à ses bienfaits, pour nous habitants des villes » explique Cyrille Schwartz. AURA souhaite aussi être cohérente dans le cadre de la transition écologique en étant le plus écoresponsable possible. Le Baromate fonctionne par un système autonome faiblement consommateur d’eau. Il est également équipé de LED basse tension, conçues pour être peu consommatrices d’électricité.
L’entreprise note cependant qu’elle peut encore s’améliorer sur la composition de ses produits et sur la récupération des matériaux d’emballages. Quant aux structures que l’entreprise ne peut ou ne souhaite plus commercialiser, elles sont données à des associations agricoles ou des écoles d’aquariophilie pour développer le côté éducatif et pédagogique de la solution.