My Food élabore et commercialise des serres connectées à destination des particuliers et des entreprises. En capitalisant sur une combinaison de techniques de productions modernes (aquaponie, aéroponie, buttes de permaculture) ainsi que sur la technologie (possibilité de suivre l’état de ses cultures via des capteurs et une application mobile), elle souhaite faciliter l’accès à une alimentation saine et locale.

C’est dans cet état d’esprit que les trois co-fondateurs, Johan Nazaraly, Matthieu Urban et Mickaël Gandecki ont imaginé ce projet en 2015, lors d’un camp d’innovation au château Millemont. En 2016, les 3 associés issus d’écoles d’ingénieur et de commerce lancent les serres connectées My Food. Aujourd’hui, l’entreprise basée à Molsheim, fait partie des startups à impact les plus en vue dans la région de Strasbourg. Elle compte plus de 300 serres installées dans 14 pays et a crée sa Communauté de Citoyens Pionniers de plus de 120 membres.

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Pratiquer la permaculture et l’aquaponie chez soi

En fonction du niveau des jardiniers les serres peuvent être dotées d’un système d’aquaponie qui consiste à mettre en place un circuit-fermé dans lequel les déjections des poissons viennent nourrir les plantes qui s’occupent à leur tour de filtrer l’eau des poissons. Un autre concept utilisé dans ces serres connectées, c’est la permaculture. Une technique qui consiste à utiliser un écosystème pensé en amont afin de rendre le plus autonome possible la pousse des plantes. Ce qui implique donc peu d’intervention humaine. Ces deux systèmes, notamment l’aquaponie, permettent aux propriétaires de ces serres de se passer d’engrais et d’économiser de grandes quantités d’eau.

My Food estime économiser 3 531kg de CO2 par mois pour une production mensuelle de 3 210kg. Les serres permettent ainsi, en fonction de la taille choisie, de produire entre 100kg et 400kg de fruits et légumes chaque année. D’après les fondateurs, elles doivent permettre de nourrir toute l’année une famille de 3 à 4 personnes.

Le modèle standard de leurs serres nécessite au moins 22m2 de surface, et l’entreprise a récemment mis sur le marché un second produit, baptisé Aérospring, qui est un système de jardinage vertical, basé sur l’aéroponie, qui peut être facilement installé sur un balcon, par exemple. Qui plus est, les serres sont connectées et équipées de panneaux solaires. Une touche technologique au coeur de leur proposition de valeur, qui s’appuie également sur l’engagement d’une communauté autour d’outils Open-Source qui permettent d’automatiser certaines tâches.


Mobiliser une communauté pour améliorer le produit en continu

Aujourd’hui, MyFood s’appuie sur une communauté de plus de 120 « pionniers » qui utilisent leurs serres connectées en France, mais aussi à l’International (en Europe, au Panama, au Canada, au Qatar et même en Corée). Une communauté qui partage des bonnes pratiques sur la manière d’utiliser les serres et qui s’appuie également sur des rapports effectués par l’entreprise. Les jardiniers en herbe peuvent aussi suivre des tutoriels sur la chaîne Youtube de l’entreprise. La startup a même créé sa propre encyclopédie myfoodwiki.

Une touche communautaire qui va plus loin en s’appuyant notamment sur l’open-source. Les serres connectées sont équipées de capteurs connectés afin de permettre aux utilisateurs de piloter leur installation à distance via l’application myfoodhub. Sur cette application mobile, il est possible d’avoir accès aux informations relatives à la serre (température intérieure et extérieure, l’humidité, l’acidité de l’eau) et de les contrôler en temps réel. L’entreprise a mis le code source de ses technologies en open-source afin que les utilisateurs puissent se l’approprier et proposer des améliorations pour automatiser ou améliorer certaines tâches.

Grâce à cela, la startup permet à ses utilisateurs d’améliorer leurs productions en continu et porte une vision de l’alimentation qui s’ancre dans la tendance du local et de l’auto-consommation.

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