Depuis bientôt 30 ans, les Assises Nationales des Déchets constituent un évènement incontournable afin de réunir un maximum d’acteurs autour d’une même problématique : professionnels des déchets, collectivités territoriales, associations, administrations… Cette mise en réseau de ces filière est essentielle afin de permettre d’étudier et de réfléchir à notre manière de gérer les ressources et les déchets.
Cette quinzième édition des Assises nationales des déchets – un évènement qui se déroule tous les 2 ans – se tient cette année à Nantes, une métropole fortement engagée dans les problématiques environnementales et qui, au printemps 2018, a engagé un vaste plan de transition énergétique contenant deux objectifs vis à vis de la gestion des déchets :
– Réduire, d’ici 2030, de 20% les quantités de déchets produits par habitant,
– Valoriser au maximum les déchets produits sur la métropole (passant de 45% aujourd’hui à 65% en 2025).
Gestion des déchets : faut-il inciter ou contraindre ?
Les Assises des Déchets permettent ainsi à l’ensemble des acteurs de la filière d’échanger et de partager sur les sujets d’actualités tout en prenant le temps de traiter en profondeur certaines thématiques. Ces échanges permettent ainsi de proposer ensuite des pistes d’actions et d’amélioration pour la prévention et le traitement des déchets. Mais les Assises des Déchets ont aussi pour but d’envisager collectivement des solutions d’avenir concernant les enjeux de l’économie circulaire.
Pour Thierry Meunier, le président des Assises Nationales des Déchets, c’est avant tout la recherche de nouveaux modèles économiques qui sera le point essentiel pour nous permettre d’avancer vers des solutions pérennes sur ces sujets, ainsi qu’il le répète lors de son discours d’introduction. Un discours qui permet de mettre sur la table les grands enjeux de cette 15ème édition sur la thématique : faut-il inciter ou contraindre ?
sans modèle économique rien ne se fera
Thierry Meunier – Président des Assises Nationales des Déchets
Une thématique intéressante qui revient sur un modèle actuel dans lequel la contrainte (responsabilité élargie des producteurs, principe de pollueur-payeur) et l’incitation présentent à la fois des avantages et des limites. « La réglementation est un des basics du monde des déchets » précise encore Thierry Meunier.
Cependant, les actions réalisées sur le terrain par les collectivités et professionnels des déchets doivent aussi être prises en compte pour trouver de nouveaux modes de fonctionnement, ainsi que le dit à juste titre Michèle Gressus, vice-présidente en charge de la collecte et du traitement des déchets pour Nantes Métropole lors de la plénière d’introduction « c’est complexe mais en aucun cas compliqué, et la complexité se résout ensemble ».
Des opportunités pour trouver de nouveaux modèles
Pour Jean-Michel Buf, conseiller régional des Pays de la Loire, maire de Blain et vice-président des Assises des déchets, le point de bascule entrain de se réaliser à l’heure actuelle vers les énergies renouvelables et l’économie circulaire promettent de véritables enjeux et opportunités pour améliorer la gestion des déchets. « Et la volonté des territoires de participer à cette transition, c’est le début d’une histoire ». D’autant que les régions vont pouvoir jouer prochainement un plus grand rôle sur la question de la gestion des déchets.
Ainsi, le programme des Assises des déchets fera la part belle cette année à la question de l’économie circulaire et de la nécessité de trouver de nouveaux modèles économiques et politiques pour la gestion des déchets ; de nouveaux modèles de production (et notamment des sujets liés à l’écoconception) mais aussi de valorisation. Madame Brune Poirson, secrétaire d’état auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire – et porteuse des sujets liés à l’économie circulaire – fera également une intervention.
Enfin, ce congrès sera aussi l’occasion de faire le point sur les solutions et les perspectives pour réduire et empêcher la pollution maritime, et en particulier la présence des déchets plastiques en mer. Avec l’objectif, à chaque fois, de pouvoir envisager des modèles innovants et efficaces qui puissent se situer à un point d’équilibre entre la contrainte et l’incitation.