Le programme de Développement Durable instauré par l’ONU, et adopté par tous les pays membre en 2015, se décompose en 17 Objectifs qu’on appelle couramment ODD (Objectifs de Développement Durable). Il a pour but d’éliminer la pauvreté, de protéger la planète et d’améliorer le quotidien des personnes partout dans le monde en matière de prospérité, de justice et de paix.
En somme, un plan social et environnemental déployé sur 15 années à l’échelle planétaire. Prévu initialement sur la période 2015-2030, ce programme propose – pour chaque ODD – un ensemble de mesures avec des objectifs précis et chiffrés vers lesquels nous devons tous, collectivement, tendre.
L’eau est évidemment un enjeu majeur et transversal dans nos sociétés. Il touche à la fois à la santé, à l’hygiène, à l’alimentation, à l’éducation, à l’environnement et au climat. Pour cette raison, garantir l’accès à tous à des services d’alimentation en eau et à l’assainissement, de façon durable et abordable est le 6ème Objectif de Développement Durable de l’ONU.
L’accès à l’eau : un droit fondamental de l’être humain
En 2010, l’Assemblée Générale des Nations Unies a reconnu l’accès à l’eau potable salubre comme étant un droit de l’Homme. Un droit fondamental et essentiel au droit de la vie et surtout au droit de toutes et tous, adopté à la majorité (122 voix) mais difficile à appliquer en l’état.
En effet, l’accès à une eau salubre est, au 21è siècle, un véritable défi. Dans certains pays, l’eau se retrouve en quantité abondante, parfois surconsommée et mal utilisée. A contrario, certaines zones géographiques font face à un manque d’infrastructures ou à des pénuries d’eau régulières.
Cette motion symbolique pour le moment vise cependant à faire prendre conscience au plus grand nombre des efforts à réaliser en ce sens.
L’accès à l’eau potable en chiffres :
L’ONU estime que 40% de la population mondiale souffre du manque d’eau et se trouve dans des situations de pénuries constantes ou régulières. Ce sont donc des zones où l’utilisation de l’eau est supérieure à la quantité disponible.
En parallèle, l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comptent plus de 2 milliards d’individus sans point d’accès à l’eau potable. Ces populations n’ont pas d’accès aux installations sanitaires de base comme des toilettes ou des latrines. Des chiffres qui pourraient augmenter avec le réchauffement climatique.
Mais même lorsque l’accès à l’eau est abordable, c’est la qualité de celle-ci qui pose problème.
Ainsi, l’eau douce disponible dans le monde ne subit pas les mêmes traitements partout. Une personne sur deux – soit la moitié de la population mondiale – fait face à des risques sanitaires élevés en consommant des eaux impropres.
Souvent, ces eaux sont contaminées : bactéries, virus ou encore pollution. Et plus de 80% des eaux usées sont déversées dans les cours d’eau sans être dépolluées au préalable. Un danger pour les populations et mais aussi pour l’environnement et la biodiversité.
Alors que le traitement de l’eau apparait comme un mécanisme fondamental, plus de la moitié de la population mondiale n’a pas d’accès à l’assainissement de l’eau. En ce sens, il existe des solutions, à l’image de la start-up Fonto de Vivo qui déploie des purificateurs au sein de zones d’urgences sanitaires. Leurs produits permettraient d’éliminer 99,99% des bactéries et virus présents dans l’eau.
La fondation Bill et Melinda Gates travaille aussi beaucoup sur la question de l’assainissement et de l’accès à des toilettes décentes. Un sujet qui a de gigantesques impacts, notamment sur les enfants.
Quelles conséquences et quelles solutions ?
Ces chiffres sont éloquents. Alors que l’accès à l’eau est très normalisée dans les pays développés, pour la majorité de la population mondiale, la réalité est tout autre.
Surtout, le manque d’accès à l’eau potable a des répercussions gigantesques : maladies d’origine hydrique, entrave au développement économique des pays ou encore limites dans la production alimentaire. Un aspect qui se ressent notamment en matière de mortalité infantile. Selon l’ONU, plus de 800 enfants décèdent ainsi tous les jours de maladies liées aux mauvaises conditions d’hygiène.
Cependant, des améliorations existent et continuent de se développer. Grâce aux différentes actions mise en place par les différents organismes mondiaux (états, ONG, entreprises) l’ONU estime que 90% de la population mondiale dispose d’un accès à au moins une source d’eau potable améliorée. C’est à dire une source qui permet d’assurer environ une vingtaine de litres d’eau par jour et par personne.
Une avancée positive qui contribue à la sécurité collective mais qui est à mettre en comparaison avec l’utilisation de l’eau dans les pays européens où chaque personne utilise en moyenne 80 litres d’eau, chaque jour, uniquement pour se laver.