Alphabet, la maison mère de Google, via son laboratoire X, planche actuellement sur un projet intitulé « Everyday Robot » dont l’objectif affiché est de « rendre les robots aussi utiles pour les personnes dans le monde physique que le sont les ordinateurs dans le monde virtuel ». Ce qui donne lieu pour le moment à une application concrète et intéressante concernant le tri des déchets.

Grâce au travail effectué par les ingénieurs de Google AI, des milliers de robots virtuels s’entraînent dans le cloud à déplacer des ordures virtuelles dans des bacs appropriés. Ils transmettent ensuite ces données vers des bras mécaniques qui mettent cet apprentissage en pratique dans le monde réel. Et qui retransmettent ensuite les résultats à leurs copains virtuels.

D’après un post de blog des équipes de Google X, cette méthode a pour le moment permis à ces robots de réduire par 4 le taux de déchets mal triés dans les locaux du laboratoire X, passant cette proportion de 20% à 5%. À l’évidence, il ne s’agit pas d’une finalité pour ces robots qui ajouteront bientôt d’autres compétences à celle-ci. Cela s’inscrit cependant dans une tendance de fond concernant la transition écologique. On retrouve notamment énormément d’applications concrètes à la robotique dans le domaine agricole, avec le développement de l’agriculture de précision.

Wall-E


La robotique, une solution pour la transition écologique ?

Concernant l’économie circulaire, que ce soit en entreprise, ou à plus grande échelle dans le développement de villes durables sur le principe de la « smart city », l’automatisation de la gestion des déchets devient de plus en plus réelle. De nombreuses villes, à l’image de Copenhague, investissent dans des « poubelles connectées » qui permettent de faciliter la collecte des déchets.

En France, il existe des solutions comme R3D3, le robot de la start up Green Creative, qui reconnaît, sépare et compresse automatiquement les bouteilles, gobelets et cannettes. Si ce mobilier connecté permet évidemment de faciliter les opérations de tri et de collecte des déchets, ces solutions « tout-technologiques » posent cependant une question philosophique : celui de la responsabilisation des humains.

À l’heure de la transition écologique, nous devons ainsi nous interroger sur les priorités à traiter : doit-on sensibiliser et responsabiliser les humains à gérer eux-mêmes et correctement certaines opérations, et notamment le tri des déchets, en incitant d’abord à en réduire la quantité ? Le développement du « zéro-déchet », de l’upcycling ou encore de l’écoconception en sont des exemples.

À contrario, le développement massif d’objets connectés voire de robots qui – en l’occurence ici – trient nos déchets mieux que nous pourrait avoir l’effet inverse : celui de laisser penser aux humains qu’il n’est pas important de s’occuper des déchets puisque les robots le font très bien. D’autre part, la question de la sobriété numérique est également à soulever ici. Puisque la généralisation des objets connectés et de la robotique va à l’encontre de la réduction de ce qu’on appelle « la pollution numérique ».

En tout cas, cette initiative de Google reste à suivre et pourrait ravir les fans de Wall-E, le robot de pixar dont l’activité était justement de gérer des déchets.

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