Et si l’on regardait le gaspillage alimentaire du point de vue de sa consommation d’énergie ? Premier poste de fonctionnement en grande distribution, par exemple, l’énergie est dédiée pour moitié à la réfrigération, suivie du chauffage et de la climatisation, puis de l’éclairage. Le secteur représente ainsi 24 % des consommations d’énergie du tertiaire. 

En restauration et à domicile, hormis le transport, les postes clés sont liés à la conservation des aliments, la préparation des repas (cuisson), le nettoyage et les déchets. Or, chaque produit alimentaire jeté cumule tous les impacts des étapes antérieures, auquel il faut ajouter son traitement en tant que déchet. De ce point de vue, il y a donc un coût important au gaspillage alimentaire sans compter ses conséquences pour l’environnement et son impact social. 

Et comment se quantifie le gaspillage alimentaire en France ? D’après l’ADEME, l’ensemble des produits perdus ou gaspillés pour l’alimentation humaine sont évalués à 10 millions de tonnes chaque année au sein de l’hexagone. Un sacré coût gâché. Aussi, de plus en plus de structures innovantes s’attaquent au gaspillage alimentaire.

gaspillage alimentaire


Du champ à l’assiette, des étapes de conditionnement et transports de produits. 

Ainsi, l’impact économique des pertes alimentaires en France représente l’équivalent de 16 milliards d’euros gaspillés par an. D’un point de vue environnemental, cela correspond a 15,3 millions de tonnes de CO2 émises par an, soit 3% des émissions nationales. 

Enfin, d’un point de vue social, 20% des volumes gaspillés suffiraient à nourrir les 6 millions de français en situation de précarité alimentaire. Autant dire que la réduction du gaspillage alimentaire est un enjeu majeur en terme de développement durable. A ce titre, on n’insistera jamais assez sur l’importance d’y faire attention en tant que particulier. Savoir planifier ses courses, conserver et consommer ses restes et d’autres bonnes pratiques aussi utiles que nécessaires. 

Mais le gaspillage alimentaire ne concerne pas uniquement les particuliers et le secteur de la restauration. Il est présent à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. De nombreuses pertes s’effectuent au moment de la production par exemple. En effet, on en retrouve aussi énormément lors des étapes intermédiaires entre le producteur et le consommateur. De fait, les process ou conditionnements défectueux ainsi que la rupture de la chaine du froid représentent 21% du gaspillage alimentaire total en France. C’est afin de réduire ce chiffre qu’a été créé la start-up Biotraq.

le gaspillage alimentaire en France concerne 10 millions de tonnes d'aliments chaque année.
Les produits perdus ou gaspillés pour l’alimentation humaine sont évalués à 10 millions de tonnes par an en France.


La traça-qualité : garantir l’état du produit du producteur au consommateur

Fondée en 2013 – notamment par ancien DGA d’AgroParisTech – et actuellement hébergée à Station F, la start-up Biotraq met la Data au service de la qualité des produits alimentaires. Il s’agit dans les faits d’une plate-forme d’aide à la décision qui s’adresse à la fois aux producteurs, opérateurs logistiques et distributeurs. Son rôle est d’optimiser la supply-chain en réduisant le gaspillage. 

La startup se base sur un ensemble de données obtenues à partir de capteurs connectés lors des opérations de conditionnement et/ou de transport. A partir de ces données ainsi que des données environnementales (température, humidité, luminosité, impacts) leurs algorithmes calculent en temps réel la qualité des produits périssables qui sont en transit d’un point A à un point B. En cas d’anomalie remarquée, la plateforme propose des actions correctives aux opérateurs. Il est ainsi possible d’agir à la source et de limiter la perte des produits. Grâce à cette solution, Biotraq se sert de la data afin de créer une sorte de traça-qualité qui permet de garantir l’état des produits et de limiter ainsi le gaspillage. 

A terme, cette transparence dans les process doit également permettre de recréer de la confiance entre les marques et les clients.