La capitale lituanienne a annoncé récemment la création de son pôle de mobilité partagée, le Vilnius Shared Mobility Hub. Celui-ci vise à promouvoir la mobilité partagée et les transports alternatifs à la voiture individuelle. Une initiative qui couronne plus de dix ans d’efforts déployés par la municipalité pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liés au transport.

Au fil des années, Vilnius a en effet su se hisser en haut du classement européen sur ces questions, en particulier en matière de partage de véhicules puisque la ville estime que près de 20% de ses habitants ont déjà utilisé les services d’autopartage au moins une fois.

Une valeur-ajoutée sur laquelle l’équipe municipale souhaite capitaliser grâce à ce nouveau dispositif qui s’inscrit dans le Plan de Mobilité Durable de la ville. Ce dernier envisage une augmentation de 2% de la mobilité partagée sur tous les trajets ainsi qu’un développement d’alternatives à l’usage de la voiture individuelle, en particulier via une extension et une amélioration du maillage de pistes cyclables dans la ville.

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Une réduction attendue de 30% des véhicules

Vilnius, déjà très en avance sur les questions d’autopartage, souhaite donc diminuer encore davantage le nombre de voitures en circulation dans la ville au profit de modalités plus douces. Pour cela, la municipalité s’est associée aux acteurs majeurs du secteur officiant dans le domaine : le leader des services de mobilités lituaniens CityBee, l’entreprise d’autopartage électrique SPARK, le service municipal de transport intramuros, l’office de tourisme et agence de développement commercial Go Vilnius et l’entreprise Bolt, opérateur de service de mobilités bien connu à travers le monde.

Cette collaboration doit permettre de développer une plateforme intermodale et à la pointe en terme de mobilité partagée et de transports alternatifs. L’objectif ? Une réduction de 30% du nombre d’automobiles en circulation. Et ce alors même que les mesures prises par le passé ont déjà permis à la ville d’obtenir une densité de véhicules partagés particulièrement élevée, de l’ordre de 800 véhicules pour un million d’habitants. Un bel exemple du potentiel de l’autopartage, qui démontre qu’il est possible de le généraliser dans les grandes villes.

En parallèle, Vilnius a pour ambition de réduire ses émissions de CO2, qui avaient déjà diminué de 2 200 tonnes en 2020, contribuant ainsi grandement à l’amélioration de la qualité de l’air et des gaz à effet de serre. Ainsi, ce nouveau pôle promeut dans le même temps les mobilités alternatives en donnant la possibilité de louer des scooters électriques.

Enfin, le Vilnius Shared Mobility Hub compte améliorer la qualité de vie en ville. Tout d’abord, ce sont les habitudes de conduite sous tous leurs aspects qui doivent être changées : il ne s’agit pas seulement de partager son véhicule, mais aussi de s’assurer que la conduite est plus sécurisée. La ville se targue ainsi de mettre à disposition des véhicules neufs et régulièrement entretenus.

Par ailleurs, avec moins de voitures, il y a moins besoin de places de parking. La ville souhaite ainsi réaménager les places de stationnement devenues superflues et les remplacer par des espaces végétalisés et des arbres.


Et les autres villes européennes ?

Ce n’est pas une nouveauté, la mobilité est un des leviers majeurs à mobiliser dans le cadre de la transition écologique. Le secteur des transports est ainsi le premier poste émetteur de CO2 en France – à l’origine de plus de 30% d’entre elles. La problématique se pose en particulier dans les zones urbaines, où elle reconsidère la question du bien-être en ville, où les conséquences du transport routier sont particulièrement frappantes. On estime ainsi que les particules fines PM2,5 émises par le trafic routier représentent 18 % des émissions nationales de PM2,5, contre 30 % en Île-de-France. Un pourcentage qui atteint presque la barre des 60% à Paris.

Un constat loin d’être spécifique à la France. Nombre de villes européennes ne sont d’ailleurs pas en reste, certaines s’étant même vu décerner le prix de « Capitale Verte de l’Europe », en partie grâce aux efforts faits en terme de mobilités douces. En effet, si l’autopartage est une des solutions envisageables en matière de sobriété des transports, il ne s’agit pas de la seule. On a ainsi 400 kilomètres de pistes cyclables à Copenhague, 35% des trajets quotidiens se faisant à vélo, et des mesures de réduction de l’usage de la voiture aussi bien à Bristol qu’à Oslo. Cette dernière municipalité a ainsi supprimer près de 700 places de stationnement, au profit de la verdure et des pistes cyclables.

Plus proche de nous, les sociétés d’autopartage Marguerite et Citiz se sont implantées à Nantes, mettant ainsi des voitures accessibles à toute heure. Par ailleurs, la Région des Pays de la Loire contribue au frais de trajets domicile-travail effectué grâce à certaines applications de covoiturage, afin d’inciter à réduire l’auto-solisme. Une proposition intéressante, quand on sait que la voiture reste encore majoritairement utilisée pour les déplacements entre le domicile et le lieu de travail et ce même sur de courtes distances.