La finance durable – ou finance verte – est l’un des principaux enjeux d’une transition écologique réussie. Elle se différencie de la finance traditionnelle en ajoutant à la notion de performance des critères sociaux et environnementaux ainsi qu’une propension plus forte à s’intéresser à « l’économie réelle ».

Depuis quelques années, de nombreuses initiatives émergent pour démocratiser ce concept, comme les startups Lita.co et We Do Good. Des référentiels de mesure d’impact pour les investisseurs font également leur apparition, à l’image de l’Impact Score proposé cette année par le Mouves (Mouvement des entrepreneurs sociaux).

Cette ré-orientation des flux financiers vers une économie à impact positif, c’est en partie ce que propose désormais la Fintech Mon petit placement, qui propose depuis quelques mois à ses clients d’investir dans une gamme de produits responsables. Nous avons échangé avec Thomas Perret, fondateur de la structure pour en savoir davantage.

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Les Horizons : Thomas Perret, Mon Petit Placement, qu’est-ce que c’est exactement ?

Thomas Perret : Mon Petit Placement, c’est une plateforme qui permet de démocratiser l’accès à l’investissement boursier. Nos offres ciblent principalement les jeunes actifs. Concrètement, nous proposons un service qui permet d’ouvrir son compte en quelques minutes et d’avoir accès à un ou plusieurs portefeuilles de titres pour réaliser ses premiers investissements.

Notre modèle est lié à la performance de notre portefeuille, mais aussi à un accompagnement et une personnalisation qui se font à l’ouverture du compte. Côté personnalisation, il faut savoir qu’on prend le temps d’appeler et de qualifier les attentes de chacun de nos clients. On leur propose ensuite deux produits, en fonction de leurs attentes. Une offre classique qui permet d’investir principalement dans des secteurs comme la Tech ou la Santé. Et nous venons de lancer une offre auprès d’entreprises responsables.


Qu’est ce qui vous a motivé à proposer cette nouvelle offre ?

Avec mon associée, nous avons 28 et 26 ans et sommes issus d’une génération qui est sensibilisée à la notion d’impact. Cette offre responsable faisait partie de notre roadmap, mais c’est vrai que le contexte sanitaire et les attentes de nos utilisateurs nous ont poussé à accélérer.


Vous pouvez nous en dire un peu plus sur cette offre « responsable » ?

On a une gamme historique d’investissements principalement dans le secteur de la Tech. L’offre Responsable que nous venons de lancer est structurée par 6 portefeuilles, chacun composé de deux ou trois fonds d’investissements, tous labellisés Greenfin (label crée par le Ministère de la Transition Écologique, ndlr), Finansol ou ISR. Ils permettent d’investir dans des projets sur l’éolien ou le zéro déchet, par exemple.


Ce sont donc ces labels qui drivent le choix des projets ?

L’idée avec ce portefeuille, c’est d’orienter nos clients vers des investissements à impact, tout en faisant très attention à ne pas tomber dans le greenwashing. Mais ça reste de la finance, qui est un secteur complexe en matière de transparence. Donc pour garantir la notion d’impact, on se base en effet sur les labels et sur les rapports d’impact que fournissent les fonds.


La transparence, c’est la clé pour développer une finance responsable ?

On peut vouloir faire preuve de bonne volonté, mais si on n’a pas toute l’information, on peut se retrouver à faire du greenwashing sans le savoir. Donc la transparence c’est un pré-requis pour accélérer dans la finance responsable.

D’autant que les nouvelles générations de clients sont aussi les nouvelles générations d’entrepreneurs. Donc plus il y a de l’information disponible, plus il y a de la transparence, plus il y aura des initiatives basées sur ces informations qui vont se développer.


Quels sont les autres leviers pour accélérer dans la finance durable ?

Je pense qu’une partie de l’enjeu de la transition écologique passe par du local et de la proximité. Alors que la finance se joue à un niveau plus global. Il y a quelque chose à faire sur ce sujet pour se rapprocher de cet enjeu local. Chez Mon Petit Placement, par exemple, nous réfléchissons à des systèmes de dons ou d’arrondis que nous pourrions flécher vers des initiatives concrètes et des projets que les gens peuvent soutenir près de chez eux.

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