Nombreuses sont les solutions pour réduire l’empreinte carbone du transport maritime. Un secteur qui pourrait être responsable d’environ 17% des émissions mondiales de GES d’ici 2050 si rien n’est fait. Parmi ces solutions, Searoutes fait partie des startups qui misent sur l’analyse de données pour accélérer la transition écologique du secteur.

L’utilisation de grands volumes de données permet ainsi de calculer et de comparer les émissions de chaque transport afin d’optimiser les trajets. Une étape-clé pour avoir un impact concret et mesurable. « La capacité à calculer précisément les émissions de CO2 des services de transport pour prendre les meilleures décisions est devenue un enjeu majeur » résume ainsi Pierre Garreau, co-fondateur et CEO de la startup, qui pourrait à terme proposer sa solution à d’autres types de transports.

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Mesurer et comparer l’empreinte carbone des navires

Jusqu’à aujourd’hui, l’estimation des émissions de CO2 du fret maritime entre un point A et un point B suit la méthodologie de calcul et de déclaration de la consommation d’énergie et des émissions de GES des services de transport (EN 16258). Pour les fondateurs de Searoutes, d’autres types de données pourraient permettre d’être plus efficace dans ce calcul.

« Beaucoup de critères entrent en ligne de compte et influencent le CO2. Il faut non seulement avoir accès à des volumes considérables de données, mais également être capable de les traiter pour produire des informations exploitables. C’est un défi particulièrement important pour le transport maritime, dont on estime qu’il représente entre 80 et 90% du commerce mondial de marchandises » ajoute Pierre Garreau.

Pour aller plus loin, Searoutes mise notamment sur l’utilisation des données AIS (Automatic Identification Service), rendues obligatoires par l’Organisation Maritime Internationale en 2004. Elles permettent de connaître véritablement l’identité, les caractéristiques, la position, la vitesse et la route (données GPS) de tous les navires de transport.

Grâce à des méthodes de machine learning, Searoutes est capable d’extraire les distances et les profils de vitesse réels, nécessaires pour le bon calcul des émissions de CO2. Le calculateur intègre également des données auprès des services des transporteurs maritimes, comme le nombre et la durée des escales ou les temps de chargement/déchargement.

Avec ces données, la startup permet aux chargeurs de choisir le service et le transporteur qui émettront le moins de CO2 et/ou d’obtenir une visibilité sur les services qui ont émis le plus de CO2 afin d’en optimiser le fonctionnement.


Une ouverte à d’autres modes de transport

« Aujourd’hui, les chargeurs ont besoin d’un outil pour prendre de bonnes décisions (…) un outil qui leur permette de choisir le service qui émettra le moins de CO2 à prix et temps de transport égaux » commente Pierre Garreau, dont la startup compte déjà une dizaine de clients depuis le lancement de la solution en mai 2020. L’entreprise vise un chiffre d’affaires de 1 million d’euros en 2021.

Elle vient également d’ouvrir un bureau à Hambourg, en Allemagne, pour sceller de nouveaux partenariats dans le domaine de la logistique. À terme, Searoutes envisage de déployer sa solution à tous les modes de transport : avions, trains, barges ou encore camions, pour permettre de trouver la route optimale en termes d’émissions de CO2 sur l’intégralité d’un trajet.

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