D’après une enquête de l’INSEE, en 2016, un quart des entreprises françaises reconnaissaient spontanément l’impact négatif fort ou très fort sur l’environnement de leur activité. Un chiffre qui serait sans doute supérieur aujourd’hui, au vu de la prise de conscience croissante des entreprises sur le rôle qu’elles ont à jouer dans les transitions écologiques de nos sociétés.
C’est d’ailleurs ce qui conduit de plus en plus d’organisations à agir en faveur de l’environnement, voire à se regrouper en réseaux pour porter des projets impactants sur des territoires. Cependant, il y a une logique de compensation largement répandue ces dernières années dans les entreprises, qui consiste à faire des choses bien pour « réparer » ou excuser ce qu’on fait de mal. En gros, réduire les impacts négatifs là où la véritable trajectoire consisterait plutôt à développer des impacts positifs. Mais cela signifie souvent de revoir son modèle économique, ce qui est évidemment très difficile.
C’est d’ailleurs pour rassembler ces deux visions, celle du modèle économique et de l’impact, que Laurence Grandcolas a crée MySezame. Une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des entreprises qui souhaitent faire évoluer leurs entreprises vers des modèles à impact social ou environnemental.
On cherche à créer une bascule pour aider les entreprises à refondre leur modèle vers plus de responsabilité sociale et environnementale. C’est un enjeu d’innovation, social et business
Laurence Grandcolas – MySezame
Une formation au business à impact pour les entreprises, mais aussi les étudiants
Entre formation présentielle et digitale, coaching, programmes sur-mesure, conférences inspirantes et mise en place de programmes d’innovation, MySezame se donne pour mission de permettre à ses clients (majoritairement des grands groupes et des fonds d’investissements) de mieux s’approprier cette économie de l’impact positif. La structure propose également de former les étudiants à ces enjeux grâce à son propre outil de digital learning.
Pour cela, Laurence Grandcolas et ses équipes mettent l’accent sur le fait que les enjeux sociétaux et environnementaux ne sont pas des freins mais des opportunités pour innover. L’entreprise s’appuie sur un réseau riche de plus de 200 intervenants partenaires, tous acteurs du business à impact. Enfin, la structure mise également sur l’intelligence collective et la mobilisation de toutes et tous. « On s’est rendu compte que pour être réellement efficace, avoir un responsable RSE ou un.e prescripteur en interne ne suffit pas. Pour accélérer le changement, il faut travailler à l’échelle d’une équipe ».
Entre autres références, MySezame a notamment permis de former les équipes Marketing et Commerciales du groupe L’Oréal ou encore les équipes d’investissement de Parquest Capital. « Ces 5 dernières années nous avons formé près de 10 000 dirigeants, managers et collaborateurs sur ces innovations sociales, et nous savons que ce n’est que le début » précise la chef d’entreprise.
En ce début d’année 2021, MySezame a annoncé le lancement d’un nouveau programme, le Make It Positive LAB, en collaboration avec l’agence Publicis et le média WeDemain. Un programme dont l’objectif est de capitaliser sur une triple expertise pour favoriser la formation aux pratiques responsables. L’opérateur Orange, partenaire historique de Publicis, est le premier client à participer à ce programme afin de créer un parcours de formation à la communication responsable auprès de ses 1 600 communicants.
On a mis trois expertises et trois cultures autour de la table pour être le plus complet possible : informer, former et communiquer.
Valérie Henaff, Directrice de la Stratégie et de l’Engagement – Publicis France
De l’importance de réconcilier le business et l’impact
La fondatrice de MySezame relève encore aujourd’hui des blocages qui freinent les entreprises à s’engager dans un business à impact. Parmi eux, la question du temps long. En effet, les retombées d’une démarche d’impact positif se font sur le long terme ce qui suppose que les entreprises intègrent cette démarche dans leur stratégie.
Selon une étude du cabinet de conseil en stratégie et management Vertone parue en avril 2020, 57% des dirigeants affirment que les difficultés perçues pour prendre en compte les impacts sociétaux dans leur stratégie viennent des coûts que cela suppose à court terme pour des bénéfices seulement visibles à long terme. 60% des dirigeants de service financier parlent quant à eux de difficultés pour cadrer la problématique.
De plus, Laurence Grandcolas relève une certaine difficulté à toucher les organisations B2B. Là où les organisations B2C sont directement sujettes à la pression des consommateurs pour adapter leurs pratiques aux enjeux sociétaux, les entreprises B2B semblent plus imperméables à cette évolution. Selon l’étude de Vertone, 70% des dirigeants du secteur des transports, par exemple, déclarent avoir d’autres priorités stratégiques qui rendent difficile pour eux la prise en compte des impacts sociétaux dans leur stratégie.
Aujourd’hui, pourtant, l’impact social ou environnemental peut-être un véritable accélérateur d’un point de vue économique. Un accélérateur d’innovations mais aussi de positionnement, pour attirer et fidéliser les talents ainsi que les clients et partenaires business. Dans certains domaines, cela commence aussi à devenir un pré-requis pour accéder à certains financements auprès d’investisseurs.