La Commission européenne, au mois de mai, a décidé d’attaquer la France devant la Cour de justice de l’Union européenne pour avoir dépassé à plusieurs reprises les valeurs limites d’émissions de dioxyde d’azote (NO2). Or, plus de la moitié de ces émissions provient du secteur routier.

La qualité de l’air est donc directement impactée par nos pratiques de mobilité. Il est urgent de basculer vers des pratiques moins polluantes. En France, ce sont 48 000 décès par an qui ont pour cause l’exposition à un air pollué. Alors que 50% de nos déplacement se font sur des trajets de moins de 5 kilomètres (ce qui représente 20 minutes de vélo), l’usage de la voiture est pointé du doigt. Notamment les trajets domicile-travail.


Le Gouvernement souhaite agir en faveur d’une mobilité propre

Ce vendredi 20 juillet, Nicolas Hulot (ministre de la Transition Écologique et Solidaire) et Elisabeth Borne (ministre des transports) présentaient les grands axes du futur « Plan Mobilité » qui est annoncé pour la rentrée.

Dans ces « engagements de l’Etat en faveur de la mobilité propre et de la qualité de l’air»,  on retrouve donc un certain nombre de mesures ayant comme objectif de tendre vers la neutralité carbonne dans nos déplacements.


1- Un plan vélo sera annoncé à la rentrée pour favoriser cette pratique

La France, par rapport aux Pays-Bas ou au Danemark, n’est pas un pionnier de la pratique du Vélo. Seulement 2,7% de nos déplacements se font en vélo (contre 30% dans ces pays). L’ambition du Gouvernement est néanmoins de tripler ce chiffre à l’horizon 2024 afin d’atteindre les 9%. Des mesures seront annoncées en ce sens à la rentrée.


2- Etendre les zones où la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte

Elles existent pour le moment à Paris (avec la vignette Crit’Air) ainsi qu’à Grenoble. Afin d’étendre ces zones, le Gouvernement compte amorcer un dialogue avec toutes les villes pointées du doigt par la Comission Européenne, c’est à dire : Paris, Marseille, Toulon, Nice, Rouen, Saint-Etienne, Grenoble, Lyon, Strasbourg, Montpellier, Rennes, Nancy, Metz et Toulouse.


3- Inciter à l’essor du covoiturage

En moyenne, on compte 1 à 1,1 passager par véhicule sur les trajets domicile-travail. Le Gouvernement souhaite favoriser cette pratique et mettre en place des mesures permettant aux entreprises de rembourser aux employés les frais de covoiturage. L’expérimentation de voies dédiées au covoiturage est également annoncée.


4- Bonus-Malus concernant l’achat de véhicules propres et polluants

Le seuil de déclenchement des malus concernant l’achat de véhicules polluants sera abaissé. A l’inverse, le gouvernement annonce une augmentation des bonus pour inciter les consommateurs à acheter des véhicules propres.


Des annonces qui déçoivent et un plan mobilité attendu pour la rentrée

Parmi les autres mesures annoncées, on trouve :

  • le développement et l’augmentation des bornes de recharges pour les véhicules électriques,
  • Augmenter les ventes de voitures ou scooters électriques et les multiplier par cinq d’ici 2022,
  • Favoriser le développement de l’hydrogène comme carburant neutre,
  • Encadrer le co-transportage de colis (c’est à dire permettre à des particuliers de transporter ces courriers),

Néanmoins, l’accueil de ces mesures se fait en demi-teinte. Notamment en ce qui concerne le développement de la mobilité à vélo. En effet, le sujet a été largement évité par les ministres ce vendredi (moins d’une minute) alors qu’il s’agit pourtant d’un axe majeur et facile à développer. Le 06 juin, Nicolas Hulot annonçait pourtant « de bonnes nouvelles » sur ce point. Elles attendront la fin de l’été.

Ces annonces devraient être détaillées et chiffrées à la rentrée lors de la présentation d’un « Plan Mobilité » qui sera, on l’imagine, attendu au tournant.