D’un point de vue politique, le Bio a été particulièrement mis sur le devant de la scène à la fin du printemps. Dans la foulée des Etats généraux de l’agriculture et de l’alimentation, le gouvernement annonçait en grande pompe vouloir relancer la filière. Un objectif se détache : Multiplier par 2 les surfaces agricoles cultivées en bio d’ici la fin du quinquennat.
Mais comment se décomposent les chiffres de la consommation bio en France à l’heure actuelle ? On est allé regarder cette tendance de plus près.
Les Français aiment manger Bio
La France est le deuxième pays consommateur de bio en Europe, derrière l’Allemagne. En 2017, 8 milliards d’euros de produits bio ont été achetés dans l’hexagone. Cela représente 4,4% de la consommation de produits alimentaires dans le pays. Il s’agit d’un secteur qui bénéficie d’une croissance admirable : +82% entre 2011 et 2016.
Sans surprise, on estime aujourd’hui que 9 français sur 10 ont consommés au moins une fois des produits bio sur les douze derniers mois. Il est en revanche plus surprenant de savoir que 73% d’entre nous en consomment au moins une fois par mois. Un peu moins de 20% en consomment tous les jours.
Et d’un point de vue économique, la secteur bénéficie de chiffres tout aussi intéressants. Avec 1,8 millions d’hectares de surfaces agricoles cultivées en bio, la France est au 7ème rang des pays du monde engagés dans cette pratique. Avec l’objectif de doubler notre surface d’ici 4 ans, la France pourrait alors s’inscrire dans le Top 3 mondial derrière l’Australie et l’Argentine. D’autant que d’après l’Agence Bio, environ 1/4 des français ont l’intention d’augmenter leur consommation de bio dans les mois à venir.
Lire aussi : Poulehouse, les oeufs éthiques pour sauver les poules
Une consommation plus responsable en découle
Le bio est en plein expansion et, avec lui, des comportements de consommation plus vertueux émergent. Est-ce une réelle surprise ? Disons que cela va dans le sens d’un mouvement dans lequel on retrouve l’essor des circuits-courts et, plus généralement, l’envie d’un retour à la qualité plus qu’à la quantité.
Les français qui consomment bio le font généralement pour 3 raisons principales :
- La santé
- La protection de l’environnement
- La qualité et le goût des produits
En outre, ces achats de produits bio impliquent pour beaucoup certaines modifications dans leurs comportements alimentaires. Les consommateurs de bio auraient ainsi tendance à acheter davantage de produits de saison et de produits frais. Surtout, pour 53% d’entre eux, une tendance à réduire le gaspillage alimentaire en découle.
Mais ce qui intéresse le plus les consommateurs, c’est surtout la possibilité de consommer du bio local. Aujourd’hui, c’est majoritairement en grandes surfaces que ces produits sont achetés (43% d’entre eux). Or il y a une réelle demande à ce qu’on puisse retrouver ces produits chez les petits commerçants (boulangerie, boucherie, fromagerie). Mais aussi de pouvoir en consommer ailleurs qu’à la maison.
Lire aussi : tendances et dérives de la consommation bio
Des attentes vers plus de bio hors-domicile
En 2017, seulement 5% des produits bio vendus l’étaient en restauration. Un chiffre relativement faible au vu de la part grandissante de la consommation du bio dans le pays. Et, sans surprises, il y a effectivement de fortes attentes à ce sujet.
D’abord, c’est dans la restauration collective que les français souhaitent majoritairement voir les aliments bio débarquer en quantité (90% des parents interrogés par l’Agence Bio l’ont précisé). D’ici 2022, la loi devrait imposer au moins 50% de produits bio dans les cantines scolaires. Un geste qui va dans le bon sens.
Mais les français en attendent aussi davantage dans la restauration collective au bureau, en maison de retraite et dans les hôpitaux. De la même manière, 83% des personnes interrogées en demandent plus dans les restaurants.
Car après tout, quitte à manger bio chez soi, autant manger bio ailleurs également. Si vous avez un dîner prévu bientôt, soyez prévenus ! Vos amis deviendront peut être de plus en plus exigeant à l’avenir…c