Le réchauffement climatique rend les conditions de culture difficiles pour les agriculteurs. La vague de gel de ce printemps en est la preuve, avec des pertes historiques pour les vignerons, maraîchers et arboriculteurs français. Ce qui induit un manque à gagner terrible pour les agriculteurs mais aussi pour les consommateurs puisque les prix risquent d’augmenter cet été sur les fruits français. En parallèle, de nombreux distributeurs risquent d’augmenter leurs imports de l’étranger.

Les solutions d’adaptation au climat commencent à émerger pour aider les agriculteurs, notamment via l’agroécologie et l’agriculture de précision. En parallèle, un autre pan de l’agriculture se développe grâce à l’aquaponie et l’hydroponie. Des techniques qui conviennent à des production maraîchères et qui permettent de cultiver hors-sol dans des endroits fermés. Ce qui favorise le boom de l’agriculture urbaine et péri-urbaine.

Mais là aussi, le besoin de contrôler l’environnement climatique se fait ressentir. Et c’est ce que propose GreenHouseKeeper depuis 2017.

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Reproduire le climat naturel dans des fermes intérieures

L’entreprise GreenHouseKeeper a été fondée par Pierre Joram, pharmacien de formation. Il y a quelques années, alors qu’il travaillait au droguier de la faculté de pharmacie de Montpellier, il est tombe par hasard, dans une cave, sur une collection de graines de plantes qu’il se décide à mettre en terre et dont il s’occupe. Et pour faciliter leur entretien, à l’aide d’amis ingénieurs, il met au point un système de contrôle à distance de l’arrosage et de l’exposition à la lumière de ces plantes. Un point de départ pour un projet qui évolue, après plusieurs années de R&D à la création de l’entreprise GHK.

Une entreprise qui conçoit donc des dispositifs de contrôle de paramètres climatiques. L’objectif est de reproduire toutes les conditions naturelles nécessaires pour que les plantes puissent se développer de la façon la plus optimale possible. « Nous avons créé une sorte d’ordinateur – on appelle ça un automate – sur lequel on vient greffer des capteurs pour analyser les paramètres climatiques de l’air ou de l’eau, donc les substances nutritives. Nous pouvons aussi contrôler les machines qui permettent de régler le climat ou de déclencher l’arrosage, de gérer la nutrition des plantes » précise l’entrepreneur.

Température, Humidité, CO2 de l’air ambiant, pH, température de l’eau et luminosité : le système permet de gérer l’ensemble des paramètres voués à optimiser la culture des plantes en intérieur et d’automatiser les productions à distance. Aujourd’hui, GHK va même jusqu’à concevoir des unités complètes de chambres de culture et propose de l’accompagnement de projet pour le développement de fermes urbaines.

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dispositif d'éclairage pour ferme urbaine
Installation pour un centre de recherche sur la culture de tournesol. L’éclairage reproduit la lumière du soleil


Une innovation pour l’agriculture urbaine et la recherche scientifique

Ces technologies sont proposées aux chercheurs et producteurs indoor pour cultiver tout type de plantes. « Nous travaillons beaucoup avec la recherche scientifique, donc ça va du blé, au riz, en passant par des plantes australiennes. Nous travaillons aussi pour des applications dans le domaine de l’agriculture urbaine, et là, on est davantage sur des aromates, des salades, des fruits » ajoute Pierre Joram au sujet de ces diverses collaborations et de l’éventail de cultures qui peuvent être – à court ou long terme – concernées par son système.

Et bientôt, de plus en plus d’espèces – les algues d’eau douce et d’eau de mer entre autres – pourront également être plantées et se développer dans ces installations qui favorisent une croissance optimale pour les plantes. D’ailleurs, le système s’avère également intéressant pour les espèces animales, comme les poissons ou même les moustiques, notamment pour l’étude des maladies.

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greenhousekeeper (GHK) - fermes urbaines
Une plateforme de phénotypage haut-débit avec un éclairage qui reproduit la lumière naturelle


Des capteurs de spectres lumineux en voie de développement

Les systèmes de production contrôlée de GHK séduisent de plus en plus. Aujourd’hui, l’entreprise en a déjà installée une trentaine en France, en Belgique et en Suède, et une dizaine de ces dispositifs sont prévus pour cette année, ce qui devrait faire tripler le chiffre d’affaires de la startup en 2021. De nouveaux marchés s’intéressent également à ces innovations, dont les industries pharmaceutiques et cosmétiques, pour qui l’entreprise développe actuellement des mini-fermes.

Récemment, l’équipe de 2 salariés s’est penchée sur la conception d’un capteur multi-spectral. « Il analyse le spectre lumineux des lampes ou du soleil, ce qui nous permet d’avoir un contrôle rétroactif sur nos éclairages. Par exemple, lorsque dans une serre le soleil est caché par des nuages, le spectre lumineux change et les capteurs vont combler ce manque en allumant les lampes bleues ou les lampes rouges en fonction de ce qui est nécessaire » complète l’entrepreneur.

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