En moyenne, les équipements de sport comme les tapis de course, les rameurs et les vélos représentent 30% à 40% de la consommation d’énergie d’une salle de sport. Et si on inversait ce rapport afin d’utiliser l’énergie humaine pour développer l’autoconsommation des bâtiments ?
Car une personne qui s’entraîne sur l’une de ces machines est capable de générer entre 50 et 200 Watts. Ce qui, multiplié par le nombre de machines et d’utilisateurs de salles de sports, permet de générer une consommation intéressante. Le principe est utilisé depuis 2007 pour alimenter l’éclairage de certaines salles de fitness. Il est aussi repris souvent dans certaines zones, comme par exemple les gares, où des vélos vous permettent de recharger votre téléphone portable.
Cyclo Power Factory est une startup qui souhaite développer ce système à grande échelle dans les salles de sports françaises.
Pédaler pour produire de l’électricité
Fabrice Vernay s’est lancé dans la création de Cyclo Power Factory en 2017. Passionné de sport et sensible à la question de la transition énergétique – notamment dans le cadre de son ancien travail dans une filiale d’Engie – il a développé une toute nouvelle manière de faire de l’exercice. « Nous proposons à nos clients une expérience fitness inédite, que nous voulons plus collective, ludique, gamifiée et porteuse de sens » précise l’entrepreneur. « Nous raccordons notre appareil à la prise, et en pédalant ou en ramant l’électron remonte par la prise et est directement autoconsommé par le bâtiment où sont installés nos équipements« .
D’après la startup, une heure de vélo sur l’un de ces équipements permet d’assurer la recharge de 10 smartphones. Ce qui peut donc permettre d’assurer une partie de la consommation d’électricité des salles de sports et qui représente une manière ludique d’envisager l’autoconsommation d’un bâtiment. D’autant que le concept pourrait aussi séduire des entreprises, centres de vacances, hôtels voire collectivités.
L’entreprise propose également une offre aux organisateurs d’évènements, à qui elle met à disposition un container comportant 4 vélos et des panneaux solaires en toiture pour pouvoir réaliser des challenges sportifs et énergétiques.
Côté fabrication, l’entreprise de Fabrice Vernay met aussi en avant l’éco-conception de ses appareils, qui utilisent à 85% des matériaux issus du recyclage ou du réemploi.
Sensibiliser les sportifs à la transition énergétique
Pour l’aspect collectif, Cyclo Power Factory propose en parallèle une application connectée à destination de ses utilisateurs. Elle communique notamment des infos sur la performance physique des utilisateurs, et permet aussi de sensibiliser à la transition énergétique grâce à des défis à réaliser. « Avec l’application il est possible de participer à des défis de compensation énergétique. L’idée étant de mettre une équivalence entre un usage du quotidien qui a une empreinte énergétique et une durée de séance de sport pour compenser cet usage » ajoute l’entrepreneur.
Un engagement solidaire est aussi au coeur de ce projet qui s’associe avec des associations agissant pour la lutte contre la précarité énergétique. Elle reverse à ces partenaires associatifs la valeur de l’énergie produite par les sportifs lors de leurs séances de sport. « Par exemple, un club de fitness de 50 vélos avec un taux d’utilisation de 50% produit 22MWh, soit 3 500€ d’économies ». Une somme qui sera ensuite doublée par la startup et reversée aux ONG partenaires.
La startup vient de boucler une levée d’amorçage de près de 150K€ sur la plateforme We Do Good. Elle va désormais s’atteler à commercialiser sa gamme d’équipements qui a commencé par le lancement du Power Home Trainer (le vélo) et qui devrait s’étendre au rameur et au vélo elliptique. À terme, elle vise également une diversification auprès des écoles et universités à travers l’organisation d’évènements sportifs.