Le besoin en protéines des animaux d’élevage, en particulier pour l’aquaculture, est un souci majeur pour l’environnement. En fait, à cause de la raréfaction des terres agricoles et des ressources, l’alimentation des animaux est sur le point d’entrer en concurrence avec l’alimentation humaine. On estime ainsi qu’en 2050, 60 millions de tonnes de protéines seront nécessaires pour nourrir nos amies les bêtes.

Or, ces protéines sont aujourd’hui principalement végétales. On parle beaucoup du soja, par exemple, directement importé du Brésil où il pousse sur les cendres de la forêt Amazonienne. La production de microalgues marines apporte une solution bien plus respectueuse de l’environnement pour répondre à ce défi. Les algues ont en effet l’avantage de ne pas être surexploitées par l’homme et peuvent être cultivées de manière durable. En outre, elles sont riches en protéines, acides aminés, antioxydants, vitamines et oligo-éléments.


Les algues, une alternative écologique au soja

C’est pour ces propriétés que la production d’algues fait partie d’une tendance en plein essor dans le secteur de la Foodtech, celle des nouvelles protéines. Ainsi de plus en plus d’entreprises investissent ce créneau, pour améliorer des jus de fruits et du chocolat par exemple, ou encore pour créer des bonbons naturels et bios. Mais pour Inalve, c’est le marché de la nourriture animale qui est particulièrement visé. Alors que 86% du soja importé est destiné aux animaux d’élevage, leur solution, plus écologique, a de quoi séduire.

Créée à Nice en 2016, Inalve a conçu un procédé industriel breveté (production de microalgues sur biofilm) que l’entreprise juge plus rentable et plus écologique que les procédés classiques. « Avec notre procédé, la consommation en eau est réduite de 70% et en énergie de 90% par rapport aux solutions classiques et la récolte, plus rapide, mobilise moins de surface au sol » précise Christophe Vasseur, co-fondateur avec Hubert Bonnefond de la start-up. Après avoir obtenu un financement de 1,4 M€ en 2017, le tour de table conclu début 2019 (1,6 M€, notamment auprès du fonds R2V et de Région Sud Investissement) va permettre à cette jeune entreprise d’industrialiser son procédé.

Elle devrait inaugurer une première ferme pilote dans l’Eco Vallée de la plaine du Var, près de Nice, en novembre 2020. Grâce à ce pilote industriel d’une capacité annuelle de 10 tonnes de microalgues, Inalve souhaite fournir en premier lieu le secteur de l’aquaculture en protéines et, à terme, devenir un fournisseur pour l’ensemble de l’industrie agro-alimentaire.

fondateurs inalve
Christophe Vasseur et Hubert Bonnefond, co-fondateurs de Inalve


10 000 tonnes d’algues produites chaque année dans le monde

Par rapport à des systèmes de cultures végétales, la production de micro-algues se fait sans OGM, sans pesticides et sollicite environ 60 fois moins de terres agricoles. Ce type de production consomme également moins d’eau et d’énergie que les cultures végétales classiques. Fini la déforestation et l’artificialisation des sols. Cela évite également de nourrir les animaux avec des farines de poissons issus de la pêche industrielle.

Avec son unité industrielle permettant de créer 60 tonnes à l’année, Inalve fait encore figure de petit poucet sur un marché mondial estimé à 10 000 tonnes annuelles. Cependant, elle vient renforcer un marché français particulièrement investi dans ce domaine. La France est en effet le second producteur européen d’Algues, après la Norvège. Ce marché représente environ 80 entreprises et près de 1 600 emplois à l’heure actuelle sur notre territoire.

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