Créée en 2016 par Paul Charlent, Livio Galas, Augustin Renoul et Alexis Parakian, Alancienne est une plateforme de livraison de produits alimentaires qui mise sur les circuits-courts pour faire le lien entre les consommateurs et les producteurs. Un créneau sur lequel l’entreprise se démarque grâce à une originalité : il est entièrement à la demande. Les produits sont cueillis le matin et livrés le soir. Pas d’abonnement, pas de paniers-surprises.

Un concept qui fonctionne puisqu’en 3 ans, la jeune entreprise se déploie. Elle propose désormais ses produits à Paris, sur l’ensemble de la petite couronne, ainsi qu’à Lyon et Villeurbanne. Cependant, l’autre particularité intéressante de la plateforme Alancienne, c’est qu’elle met en avant les producteurs engagés en agroécologie et favorise ainsi une agriculture durable et respectueuse de la biodiversité.

l'agroécologie favorise les jardins bio et la permaculture
Le jardin pédagogique bio de l’association alôsnys, en Bourgogne


Des ingénieurs au service d’une alimentation durable

Fruits, légumes, produits laitiers, boucherie… tout ce qui est proposé sur le site de Alancienne a été produit à moins de 80 km de sa zone de livraison. Les commandes s’effectuent à la demande, les produits sont récupérés le matin, ils sont livrés le soir grâce à une flotte de scooters électriques. L’entreprise ne possède pas de stocks et limite donc le gaspillage. Tout est fait pour réduire un maximum l’empreinte carbone du processus. Jusqu’à la mise en avant d’un autre modèle agricole : l’agroécologie.

A l’origine de cette entreprise, on retrouve la volonté exigeante des quatre associés de créer un cercle vertueux. « Nous sommes tous consommateurs et nous voulons tous des bons produits, explique Paul Charlent, l’un des piliers fondateurs de Alancienne. Pour cela, il faut rompre avec les modèles toxiques et aider ceux qui produisent de la qualité. C’est la seule façon de savoir ce que l’on met dans notre assiette. » Une évidence quand on sait que les 4 jeunes hommes – ingénieurs de formation – se sont investis par exemple dans la production du film « On a 20 ans pour changer le monde » ou encore dans le financement de la ferme de l’envol, une ancienne base aérienne transformée en ferme agroécologique.

Les producteurs mis en avant sur le site Alancienne sont ainsi sélectionnés sur des critères stricts basés sur l’agroécologie. « Nos producteurs-partenaires sont gagnants, précise Paul Charlent : ils ne récoltent que ce qui est commandé et sont rémunérés à un prix supérieur que ce que leur verse la grande distribution ». Alancienne a récemment obtenu le label Entreprise Sociale et Solidaire qui distingue les entreprises dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale.

un exemple d'agroforesterie


L’agroécologie comme nouveau modèle agricole ?

Le modèle agricole dominant aujourd’hui est basé sur des monocultures, des rythmes intensifs et l’utilisation massive de produits phytosanitaires comme le célèbre glyphosate ou ce qu’on appelle les insecticides néonicotinoïdes. Un modèle qui montre aujourd’hui de graves limites : épuisement des sols, effondrement de la biodiversité, lien possible avec l’apparition de cancers.

Pour cela, il est nécessaire de mettre en place de nouveaux modèles qui sont plus en phase avec notre santé et avec notre environnement. Plusieurs perspectives existent à ce sujet, notamment via l’agriculture de précision – c’est à dire l’utilisation du numérique pour réduire les intrants chimiques et optimiser le rendements des parcelles. Une autre solution consiste à développer massivement l’agroécologie.

Les techniques de l’agroécologie existent depuis des millénaires et l’objectif est aujourd’hui de les associer aux connaissances scientifiques de notre temps. Dans les faits, il s’agit par exemple d’agroforesterie, d’introduction de variétés anciennes, de la création d’écosystèmes jouants sur les interactions avec la biodiversité. Ainsi, certaines associations de plantes augmentent les rendements car ils font jouer de manière vertueuse les micro-organismes du sol. Ce modèle figure parmi les solutions privilégiées par l’ONU pour atteindre nos objectifs de développement durable en matière d’alimentation.

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