Fumer tue. Mais combien de fumeurs ont conscience que cette toxicité ne s’arrête pas aux humains ? Car fumer tue aussi l’environnement et la biodiversité. Le mégot de cigarette est en effet le troisième déchet le plus mortel dans nos océans. Un mégot contient 4 000 substances chimiques (arsenic, plomb, goudron…) dont la plupart sont des poisons pour la vie marine.

Malheureusement pour les océans, le mégot de cigarette est également le déchet le plus retrouvé sur les plages après les bouteilles en plastique. Un seul mégot met en moyenne dix à quinze ans pour se dégrader. Or, huit millions de mégots sont jetés chaque minute dans le monde. Cela représente environ 11 milliards de mégots de cigarettes par jour.

Et les deux-tiers terminent leur vie dans la nature. Le plus souvent, ils sont charriés du trottoir au caniveau, puis du caniveau au cours d’eau qui les entraîne vers la mer.

ne pas jeter de mégots de cigarettes dans le caniveau


MéGo ! La première solution française permettant le recyclage des mégots de cigarettes

Fort de ce constat peu glorieux, une PME bretonne spécialisée dans la collecte et le tri de déchets s’est penché sur cette question. L’entreprise développé une innovation dans le processus de recyclage. Cette innovation consiste à broyer les mégots de cigarette avant de les passer dans quatre différents bains à base d’eau, le tout en circuit fermé – l’eau est donc recyclée.

Après avoir filtré les substances nocives – comme le goudron – et les avoir passées à l’incinération pour produits dangereux, MéGo! sèche la matière brute, avant de la chauffer, puis de la compresser pour en faire une matière solide. Dans une philosophie propre à l’économie circulaire, cela permet ensuite de concevoir et fabriquer du mobilier urbain (bancs, chaises) où des objets du quotidien comme les cendriers ou porte-crayons. 

Aujourd’hui, c’est la toute première usine de revalorisation complète de mégots en France.

Le recyclage des mégots de cigarettes par l'entreprise MéGo!
Le recyclage des mégots de cigarettes par l’entreprise MéGo! permet de fabriquer du mobilier urbain – photo : Mégo!

Grâce à des partenaires transporteurs qui font régulièrement la route entre différents points de collecte (il y en a 12 pour le moment dont un au Luxembourg et un en Belgique) et le site principal, l’entreprise peut ainsi toucher une part intéressante du territoire. En France, on peut notamment retrouver des points de collecte dans la ville de Rennes, Brest, Poitiers, Nantes ou encore Toulouse.

Située sur la pointe Finistère, à Bourg-Blanc, à quelques kilomètres de Brest, cette jeune entreprise, créée en 2017, a trié, nettoyé, filtré et revalorisé près de 4 tonnes de mégots de cigarette dès sa première année d’existence.  Pour vous donner une idée de l’ampleur du marché : sur l’ensemble du territoire français, c’est entre 20 000 et 25 000 tonnes de mégots qui sont récupérés chaque année.

Et cela ne représente qu’un tiers de la matière présente sur le territoire. Ainsi, à défaut d’être toxiques pour le vivant lors de leur première utilisation, Mégo! leur donne une seconde vie plus utile par la suite.

A lire sur le même sujet