Les voitures volantes : rêve ou réalité ?

« On voulait des voitures volantes, on a eu 140 caractères… » La phrase célèbre de Peter Thiel – cofondateur de Paypal et VC de renom dans la silicon Valley – était pleine de cynisme concernant l’évolution du secteur de la Tech ces dernières années. La situation est-elle en train de changer ? Longtemps considérée comme un mythe, le rêve de la voiture volante semble en effet sur de bons rails aujourd’hui.

En terme de faisabilité technique, déjà, les avancées sont notoires. La technologie permet de démocratiser les engins volants. Les drones sont légions et leur commercialisation aussi bien côté public que privé est réussie. Les aéronefs à décollage et atterrissage vertical (VTOL en anglais), semblent aussi en voie de s’ouvrir au domaine civil, ce qui permet de rêver. A titre d’exemple, le concept pop-up de l’avionneur Airbus qui permettrait à une capsule d’être à la fois voiture autonome et drone. Et puisque la firme Européenne n’est pas en reste quand il s’agit d’innovation, Airbus a également fait voler en début d’année le prototype d’un de ses taxis volants, baptisés Vahana.

taxi volants


La (re)conquête des airs est amorcée

Mais les géants du numérique, aux Etats-Unis, sont aussi embarqués dans l’aventure. Amazon souhaite conquérir les airs pour effectuer ses livraisons uniquement par drone. Et Depuis plusieurs années, on sait qu’Uber rêve également d’une flotte de taxis volants au dessus de nos villes. Des véhicules électriques à décollage et atterrissage vertical pouvant embarquer jusqu’à cinq personnes, se déplacer dans les airs et se garer dans des « skyport » ? Une vision qui nous rappelle à nouveau que le 21è siècle sera probablement celui où l’homme aura atteint ses rêves de science-fiction.

Cependant, là où Elon Musk préfère creuser des tunnels sous les villes pour améliorer le trafic et réduire la pollution, la voie des airs, dans un cadre de mobilité urbaine, est-elle réellement à notre portée ? La réponse est oui, à condition de trouver un cadre réglementaire adéquat. Principal frein au sujet. Mais bonne nouvelle pour Uber : la firme travaille depuis quelques temps sur ce point avec la NASA et pourrait ouvrir par ce biais la boîte de pandore des véhicules volants.

Vue d'artiste des taxis volants Uber
Uber testera ses taxis volants à partir de 2020 – photo : Uber


L’organisation et la régulation du trafic aérien urbain : L’enjeu majeur des voitures volantes

Voler au dessus des villes ? Aujourd’hui c’est non, en raison de 3 problématiques majeures :

  • La sécurité ;
  • Le bruit ;
  • Le contrôle du trafic aérien.

On peut ajouter à cela un quatrième facteur environnemental, et d’autres complexités administratives comme la mise en place d’un code des airs, de procédures de contrôle et d’homologation des véhicules, d’assurances spécifiques pour ce type de transports, etc.

Comment trouver une solution à ces blocages ? C’est l’objet du partenariat conclu entre Uber et la NASA. En effet, Uber souhaite via son programme Uber Elevate étendre sa galaxie de services (Uber pourra ainsi proposer, via une seule et même plateforme, des trajets optimisés via uber pool, uber bike ou uber air). L’idée est donc de tester d’ici 2020 un prototype de ce taxi volant notamment à Los Angeles et Dallas.

Uber fournira les données de transports de ces véhicules tests à la NASA qui sera chargée de les traiter et d’évaluer ensuite les risques potentiels. Un des facteurs clés qui sera scruté concerne notamment la manière dont ces véhicules pourront s’intégrer dans les procédures de contrôle aérien déjà existantes.

Si tout se passe bien dans le meilleur des mondes, les deux entités devraient pouvoir effectuer des propositions tangibles afin de permettre à ces véhicules de circuler librement, comme c’est le cas par exemple des hélicoptères. De son côté, Uber souhaite amorcer la phase commerciale de ses taxis volants entre 2023 et 2028 pour les JO de Los Angeles. Le groupe vise ensuite une banalisation de ce type de transport d’ici les années 2040-2050.

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Taxis volants : Paris et l’excellence française choisis par Uber

Et en attendant de pouvoir jouer les Korben Dallas au-dessus de la tour Eiffel, la firme américaine ouvre à Paris un centre de R&D dédié à ses taxis volants. L’entreprise mise ainsi sur le leadership français en terme d’aviation ainsi que sur la qualité reconnue des ingénieurs français – Uber va d’ailleurs créer une chaire d’enseignement dédiée à la mobilité urbaine en partenariat avec l’école Polytechnique.

Opérationnel d’ici l’automne, le centre de R&D du programme de taxis volants Uber Elevate servira notamment à concevoir le back-end des véhicules et les algorithmes des systèmes de contrôle aérien.